Le Perche

Un petit verre au bar à shampoing ?

Ce mode de fonctionne­ment à la fois économique et écologique gagne du terrain dans les salons de coiffure. Dans le Perche, la pratique existe mais a des difficulté­s à se développer plus largement.

- H. Deshors

Le Theil-sur- Huisne.

Peu importe le bidon, pourvu qu’on est le shampoing. Dans le salon de coiffure de Catherine Filoche au Theil-sur-Huisne, commune déléguée de Val-auPerche, ça discute, ça rigole, ça parle de tout et de rien. Mais une chose a changé : il existe maintenant un bar à shampoing. Economie et écologie

Alors, une question : qu’estce que c’est ? On peut maintenant se faire laver les cheveux tout en sirotant un café ? Ou une autre boisson ? Pas vraiment. « Les clients peuvent venir au salon avec n’importe quelle bouteille (NDLR : bouteille d’eau usagée ou de shampoing vide, pousse-pousse…) et je leur remplis la dose qu’ils désirent » .

Les bienfaits sont nombreux. « Aujourd’hui, la société parle souvent d’économie sur le budget et d’écologie. Nous sommes totalement dans ces deux aspects-là avec le système du bar à shampoing » .

En effet, d’habitude, lorsque la bouteille de shampoing est vide, on la dépose dans la benne jaune du point d’apport volontaire, ou bien à la poubelle, si l’on n’a pas le temps de trier, avant d’ouvrir une nouvelle bouteille de shampoing. Ici, elles sont réutilisée­s et ne terminent à la poubelle. « Surtout dans notre métier de coiffeur, poursuit Catherine Filoche, il faut voir le nombre important de bidons jetés » . En pleine campagne pour la réduction des déchets, Sictom et autres structures compétente­s appréciero­nt la démarche. Vent de fraîcheur

Ca, c’est pour l’aspect écologique. Pour l’aspect économie sur le budget des ménages, le compte y est. « Il y a un bon rapport qualité-prix. Ils peuvent repartir avec un produit de qualité moins cher » . La preuve ? Entre les bouteilles vendues dans son commerce et celles usagées dans le but d’être remplies, « la clientèle gagne trois euros » . Mis bout à bout, les économies sont réelles. « Elle peut choisir ses millilitre­s comme elle l’entend » . Sachant que les 300 ml sont à 6,50 euros.

Après quinze ans d’activités sur la commune du Theil, le choix de ce bar à shampoing original, Catherine Filoche l’explique simplement. « Aujourd’hui, il faut se démarquer par rapport aux autres et bouger. Les gens aiment bien ce qui est nouveau. Il y a comme un vent de fraîcheur qui permet de se rebooster, de créer autre chose. Au départ, je n’étais pas forcément convaincue. Maintenant, cela fait partie de mon salon » . Les clients adhèrent

D’ailleurs, depuis deux semaines qu’elle a mis en place le système, « cinq clients ont déjà adhéré. S’ils étaient surpris au début, ils trouvent le concept vraiment intéressan­t » . Certains se permettent même quelques facéties. « Un client m’a demandé s’il pouvait remplir sa bouteille de Ricard » . Clin d’oeil amusé à l’aspect ’’ bar’’ dans le terme général.

L’offre en formule bar n’existe pas encore pour les crèmes de soin. Mais l’idée peut faire son chemin…

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A gauche, Catherine Filoche, coiffeuse au Theil-sur-Huisne depuis 15 ans, remplit le bidon de shampoing au bar.

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