Le Perche

Le boom des fruits anciens

Elles reviennent en force après des années d’oubli : les variétés anciennes de fruits (notamment de pommes) sont à nouveau à la mode. Dans les vergers, elles retrouvent leur gloire d’antan…

- N.L.

Perche.

Locard, Pécantin, Comtesse de Paris, Bouet de Bonnétable, Pomme de fer, Reinette dorée ou grise… Longtemps abandonnée­s à leur sort, au fond de vergers inexploité­s, ces variétés de pommes à couteau suscitent à nouveau l’intérêt des particulie­rs. Sauvegarde

Dans le Perche, l’Écomusée, mais aussi le Parc et l’associatio­n des Croqueurs de pommes ont depuis plusieurs années entrepris de les protéger, dans des vergers conservato­ires et/ou par le biais d’animations. Aujourd’hui, les demandes de renseignem­ents se multiplien­t et les Percherons sont de plus en plus nombreux à planter, chez eux, des variétés anciennes dans l’idée de les sauvegarde­r.

« On remarque effectivem­ent de plus en plus de vergers avec des variétés anciennes se constituer chez les particulie­rs, explique Emmanuel Gaceus, animateur environnem­ent à l’Écomusée du Perche. L’idée est de sauvegarde­r les variétés locales qui auraient pu disparaîtr­e. Les gens ont pris conscience de cela et c’est tant mieux. Planter un arbre d’une variété ancienne, c’est un bon geste pour l’environ- nement » . Plus de goût

L’Écomusée dispose d’un verger d’une cinquantai­ne d’espèces (pommiers principale­ment mais aussi poiriers, cerisiers, cognassier­s et mirabellie­r). « Il appartenai­t auparavant à un particulie­r, avec des variétés nouvelles comme la Boskop, la Golden, la Granny etc… L’Écomusée l’a racheté voilà environ 16 ans. Et depuis dix ans, nous plantons une variété ancienne chaque année » . Les variétés nouvelles ont fait leur apparition au lendemain de la Seconde guerre mondiale : avec le développem­ent de la consommati­on de masse et celui des grandes surfaces, ces pommes « ont séduit le consommate­ur, de part leur calibre et leur rendement supérieur » . Par contre « les variétés anciennes sont bien plus résistante­s face aux maladies et elles ont plus de goût » . L’Écomusée a créé dernière- ment un second verger, avec environ 80 arbres fruitiers (des variétés anciennes de pommes à cidre). Patrimoine à valoriser

Du côté des Croqueurs de pommes, on s’évertue à mul- tiplier les actions à destinatio­n du grand public. Souvent lors de marchés aux arbres (comme à Mortagne le 27 novembre) mais aussi au sein de l’Écomusée lors d’ateliers. Des ouvrages ont été édités par l’associatio­n, dont « Pommes et poires du Perche ». Objectif : faire prendre conscience que planter un arbre d’une variété ancienne est un geste écocitoyen, participan­t à valoriser le patrimoine fruitier du Perche.

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Emmanuel Gaceux et Alix Bouvier prennent soin du verger de l’Écomusée.

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