Fils d’un ambassadeur et patriote
Né le 15 Juillet 1870 au 48, rue Pierrede-Romanet « le Prieuré » à Saint-Martin-du-Vieux-Bellême, Jean Joseph Louis Philippe Dubois de Saligny est le fils de Jean-Pierre Isidore Alphonse Dubois de Saligny, diplomate français, ambassadeur, notamment auprès de la République du Texas en 1846 et qui a terminé sa carrière comme maire de Saint-Martin-du-VieuxBellême de 1878 jusqu’à son décès en 1888.
Saint-Cyrien, promo 1888, il sort souslieutenant en Octobre 1890 et est affecté au 63e régiment d’infanterie. En janvier 1895, il passe par permutation dans l’infanterie de marine et l’infanterie coloniale. Il participe ainsi à plusieurs expéditions : Madagascar, dont il revient malade, puis au Tonkin où il y passe douze années.
Nommé Capitaine le 30 Juin 1899, il est nommé Chevalier de la légion d’honneur en 1909 puis promu au Gabon comme Chef de Bataillon. C’est là que le trouve la Guerre mondiale. Avec la fougue du plus ardent patriotisme commune à tous les « Marsouins » , Dubois de Saligny y apporte une expérience militaire à laquelle l’action et l’étude ont collaboré pour une part égale. Tombé à Mibang
Agé de 42 ans, il est encore en pleine maturité. Hélas, il eut le malheur de tomber dans la lutte, avant d’avoir vu sur ces terres brûlantes mais riche d’avenir, le triomphe de nos couleurs. Le 6 septembre 1914, au combat de Mibang, il est frappé mortellement.
Et ce n’est que trois ans plus tard que l’ordre des armées du 10 mars 1918 le citait en ces termes brefs mais qui valent la plus pompeuse des oraisons funèbres : «A fait preuve de qualités remarquables dans la préparation et la concentration de la colonne du sud au Cameroun. Tué glorieusement au combat de Mibang le 6 Septembre 1914. »
Telle est réduite à sa plus simple expression la carrière de ce brillant soldat-écrivain mort pour la France en pleines vigueurs physiques et intellectuelle et à qui un riche avenir était promis.
Son oeuvre comme écrivain ne comporte qu’un seul ouvrage publié en 1913 par la librairie Berger Levrault : « Essais sur la guerre Russo-Japonaise » , mais l’importance de cet ouvrage (464 pages), sa qualité qui joint les mérites littéraire et philosophique à la valeur technique, assurent à l’auteur une place honorable parmi les écrivains morts pour la France.