Le Perche

Mamers dans la Grande Guerre

Voici 98 ans, Mamers apprenait la signature de l’armistice de la Grande Guerre. Retour sur l’implicatio­n de la capitale du Saosnois durant ce conflit mondial.

- source : Suzanne (Jean-François) et Tison (Stéphane), Le Perche de 1914 à 1918, éditions des Amis du Perche, 2015, 424 pages, 29€ ; www.amisduperc­he.fr

Mamers. Un point de passage dans le Saosnois. La capitale du Saosnois dispose d’une gare de chemin de fer. Ainsi, en août 1914, sous la direction du colonel Gazan, les 2e et 3e bataillons du 115e régiment d’infanterie ( actuelleme­nt la caserne Gaulois) partent pour le front. De nombreux soldats perdent la vie rapidement dans les premières semaines du conflit, notamment à Ethe, en Belgique (22-23 août 1914).

Egalement, la cité devient le centre d’accueil des blessés, malades et convalesce­nts militaires le plus important du nordSarthe. Un hôpital mixte, comprenant 700 lits, est installé à la caserne Gaulois. La ville dispose aussi de l’hôpital complément­aire n° 7, qui est dispersé dans les différente­s écoles de la ville. L’institut Saint-Paul, au 24, rue Ledru-Rollin, accueille l’hôpital auxiliaire n° 5. Mamers et les Canadiens

Enfin, Mamers est le point de passage de nombreux prisonnier­s allemands, qui se rendent en avril 1918 dans les forêts percheronn­es, notamment celle de Bellême (camp du Ravalier à La Perrière). D’autres se rendent près de Suré, afin d’extraire la pierre de la carrière de La Roche, permettant de réparer les routes utilisées pour transport du bois extrait des forêts locales.

Le 11 mai 1918, à 20 h 15, à la salle Saint-Louis, devant les soldats du 115e régiment d’infanterie et du 29e bataillon de chasseurs à Pied (notamment les bleus de la classe 1919), les bû- cherons canadiens et les soldats britanniqu­es jouent La lanterne rouge. Cette pièce de théâtre fut écrite et mise en scène par l’un des soldats. Egalement, les matchs de football se multiplien­t à Mamers grâce à la présence canadienne, soit à l’avantage des bûcherons canadiens ou de leurs adversaire­s (anglais, français, polonais). « Fraternité d’armes »

Le 14 juillet 1918, les Canadiens s’associent aux manifestat­ions et se rendent aux cimetières pour honorer la mémoire des soldats morts pour la France. Ainsi, Le Courrier de Mamers rapporte dans son édition du 21 juillet 1918 : « Tout le détachemen­t et plusieurs poilus ont été invités à venir à la mairie […]. Des toasts ont été portés […] aux soldats de France, à l’Angleterre et au Canada. C’était un plaisir de voir ensuite pendant tout le reste de la journée la fraternité d’armes entre soldats alliés se promenant bras dessus bras dessous dans les rues de la ville. »

Le 11 janvier 1919, la veille de son départ, le lieutenant-colonel McDonald, commandant de la 30e compagnie du corps forestier canadien, fait don à la municipali­té de Mamers du drapeau qui flottait à l’entrée du camp du Ravalier à La Perrière.

 ??  ?? Arrivée des prisonnier­s allemands à Mamers, près de la gare, le 2 avril 1918 (archives départemen­tales de l’Orne, photo P. Lancre).
Arrivée des prisonnier­s allemands à Mamers, près de la gare, le 2 avril 1918 (archives départemen­tales de l’Orne, photo P. Lancre).

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