Mamers dans la Grande Guerre
Voici 98 ans, Mamers apprenait la signature de l’armistice de la Grande Guerre. Retour sur l’implication de la capitale du Saosnois durant ce conflit mondial.
Mamers. Un point de passage dans le Saosnois. La capitale du Saosnois dispose d’une gare de chemin de fer. Ainsi, en août 1914, sous la direction du colonel Gazan, les 2e et 3e bataillons du 115e régiment d’infanterie ( actuellement la caserne Gaulois) partent pour le front. De nombreux soldats perdent la vie rapidement dans les premières semaines du conflit, notamment à Ethe, en Belgique (22-23 août 1914).
Egalement, la cité devient le centre d’accueil des blessés, malades et convalescents militaires le plus important du nordSarthe. Un hôpital mixte, comprenant 700 lits, est installé à la caserne Gaulois. La ville dispose aussi de l’hôpital complémentaire n° 7, qui est dispersé dans les différentes écoles de la ville. L’institut Saint-Paul, au 24, rue Ledru-Rollin, accueille l’hôpital auxiliaire n° 5. Mamers et les Canadiens
Enfin, Mamers est le point de passage de nombreux prisonniers allemands, qui se rendent en avril 1918 dans les forêts percheronnes, notamment celle de Bellême (camp du Ravalier à La Perrière). D’autres se rendent près de Suré, afin d’extraire la pierre de la carrière de La Roche, permettant de réparer les routes utilisées pour transport du bois extrait des forêts locales.
Le 11 mai 1918, à 20 h 15, à la salle Saint-Louis, devant les soldats du 115e régiment d’infanterie et du 29e bataillon de chasseurs à Pied (notamment les bleus de la classe 1919), les bû- cherons canadiens et les soldats britanniques jouent La lanterne rouge. Cette pièce de théâtre fut écrite et mise en scène par l’un des soldats. Egalement, les matchs de football se multiplient à Mamers grâce à la présence canadienne, soit à l’avantage des bûcherons canadiens ou de leurs adversaires (anglais, français, polonais). « Fraternité d’armes »
Le 14 juillet 1918, les Canadiens s’associent aux manifestations et se rendent aux cimetières pour honorer la mémoire des soldats morts pour la France. Ainsi, Le Courrier de Mamers rapporte dans son édition du 21 juillet 1918 : « Tout le détachement et plusieurs poilus ont été invités à venir à la mairie […]. Des toasts ont été portés […] aux soldats de France, à l’Angleterre et au Canada. C’était un plaisir de voir ensuite pendant tout le reste de la journée la fraternité d’armes entre soldats alliés se promenant bras dessus bras dessous dans les rues de la ville. »
Le 11 janvier 1919, la veille de son départ, le lieutenant-colonel McDonald, commandant de la 30e compagnie du corps forestier canadien, fait don à la municipalité de Mamers du drapeau qui flottait à l’entrée du camp du Ravalier à La Perrière.