Le Perche

Ils sont vegans et végétarien­s

Parfois extrêmes, surtout engagées pour une bonne cause, les personnes qui ont choisi le véganisme ou simplement d’être végétarien­nes ou végétalien­nes, excluent de leur vie tout rapport avec le traitement des animaux : alimentati­on, habillemen­t, spectacle

- H. Deshors

Vous connaissez la différence entre un végétarien, un végétalien ou un vegan ? Rencontre avec ceux qui ont banni la viande de leur univers, une pratique en plein boom.

Ne leur parlez pas de viande, de poisson. Ne leur proposez pas un cirque ou une visite dans un zoo. Ne leur achetez pas un vêtement en cuir. Ils vous diront non. Traitement animal : une injustice

« Ils », ce sont les véganes. Des hommes et des femmes qui ont fait un véritable choix de vie : celui d’exclure de leur alimentati­on tout produit d’origine animale (végétalien) et d’adopter un mode de vie respectueu­x des animaux (habillemen­t, cosmétique­s, loisirs…). De la tête aux pieds.

Antoine est un Mamertin de 24 ans. Malgré son jeune âge, cela fait maintenant deux ans et demie que son quotidien a changé. Une décision qu’il a prise suite à des problèmes de santé. « Je me suis dans un premier temps attaqué à mon alimentati­on. J’ai diminué d’abord la quantité de viande » . Jusqu’à devenir végétarien. « Je me suis rendu compte que c’était évident de l’être » .

Mais très vite, l’alimentair­e a laissé place à une réflexion plus profonde. « J’ai ressenti une grande injustice quant au traitement infligé aux ani- maux » . N’hésitant pas à employer le terme de « génocide. Ce sont des milliards d’ani- maux que l’Homme tue. Ce sont des meurtres au même titre que les êtres humains » .

Aujourd’hui, cette lutte occupe une place importante dans sa vie. « J’aurai même parfois des pensées extrémiste­s envers certaines personnes » , confie-t-il. Soja, lentilles

Mais Antoine garde la tête sur les épaules, « on ne peut pas dire que je sois végane à 100 % puisqu’il m’arrive de manger des oeufs chez mes parents notamment. Je sais que les poules sont élevées en liberté » .

Néanmoins, il s’insurge qu’on puisse à ce point « profiter des animaux. Ils ressentent la douleur et ont une conscience » . Selon le Mamertin, « il nous est possible d’être utile à l’animal, et vice et versa » . La pensée végane fustige le fait que les animaux soient pris pour des objets, esclaves ou déchets. Et même de simples balades en calèche, ça ne passe pas. « Le cheval n’est pas dans sa liberté totale, dans son milieu naturel » .

La viande faisant partie intégrante du paysage gastronomi­que, Antoine a dû substituer certains produits. « J’ai remplacé par des lentilles, du soja. Il existe des magasins, comme les Biocoop qui proposent de belles offres. Avec des gammes de produits véganes » . Déconnecté de l’acte de tuer

Un état d’esprit global qui contraste avec « notre société. Aujourd’hui, on veut produire le plus à bas coût. En fermant les yeux sur les dérives comme la Ferme des mille vaches (NDLR : exploitati­on bovine laitière industriel­le, construite dans le départemen­t de la Somme, qui fait polémique) qui est une aberration. Nous sommes complèteme­nt déconnecté­s de l’acte de tuer. Les lobbies et l’industrie de la viande nous mentent » .

Et il ne se dit pas « rassuré pour l’avenir. Cela ne va pas dans le bon sens ».

 ??  ??
 ??  ?? Certains ont fait le choix d’une alimentati­on et d’un mode de vie véganes. (Crédit photo : William87).
Certains ont fait le choix d’une alimentati­on et d’un mode de vie véganes. (Crédit photo : William87).
 ??  ?? La lutte contre l’exploitati­on animale est présente chez les végétarien­s, végétalien­s et véganes.
La lutte contre l’exploitati­on animale est présente chez les végétarien­s, végétalien­s et véganes.

Newspapers in French

Newspapers from France