Le Perche

Photo : le retour à l’argentique

Certains ressortent de leur placard leur vieil appareil-photo argentique. Histoire de retrouver des plaisirs oubliés. Un peu de nostalgie mais aussi l’envie de ne plus multiplier les clichés vite oubliés…

- N.L.

Mortagne-au- Perche.

Qui a dit que l’argentique était mort ? Avec l’arrivée du numérique dans la consommati­on de masse au début des années 2 000, certains ont craint pour leur vieil appareil photo. Le numérique a révolution­né la façon de prendre une photograph­ie : c’est raté, on efface et on recommence ! De quoi perdre bien des complexes face à un art qui méritait un minium de savoir-faire…

Accumulati­on

Mais toute médaille a son revers. Des milliers de photos sont désormais stockés au chaud dans les ordinateur­s sans jamais voir le jour. On accumule les prises de vues sans réellement faire attention à ce que l’on prend. Alors certains font le choix aujourd’hui de ressortir du placard le fidèle appareil argentique. Le vintage est à la mode mais le phénomène va audelà comme l’explique Virginie Balavoine, photograph­e installée

à Mortagne-au-Perche : « on a toujours eu des clients fidèles à l’argentique et ici on développe manuelleme­nt donc on peut corriger une photo sous-exposée par exemple, mais effectivem­ent on voit de nouvelles personnes revenir à ce type de photo et même des très jeunes. Ils ont envie d’essayer pour le plaisir de se concentrer afin d’obtenir une belle photo. Avec le numérique, on mitraille sans se poser de question. L’argentique, c’est autre chose : on n’a pas envie de gaspiller la pellicule alors on fait attention au

sujet, à la lumière etc. » C’est son père, André Georget, qui lui

a appris tout ce qu’elle sait. « Je me souviens, quand il faisait un mariage, s’il avait une pellicule de 12 photos, il fallait 12 photos parfaites. Il n’avait pas le droit à l’erreur. C’est ça l’argentique : se concentrer pour obtenir la photo parfaite. Et là on peut en être fière »

Papier de qualité

Avec le numérique est arrivée la photo facile. Un confort très appréciabl­e que la profession­nelle ne renie pas. Au contraire.

Mais attention à ne pas se laisser emporter : on remplit les disques durs et on ne trie même plus. On peut vite se laisser déborder ». Ce passage au numérique, Virgine Balavoine l’a anticipé, avec son père, vers 2002 en faisant l’acquisitio­n d’une machine à tirage numé

rique, « qui nous permet de tirer des photos numériques en très grande quantité dans la journée. Sur du papier argentique, le seul véritable support capable de durer dans le temps. Avec cette machine, la photo passe toujours par des bains pour fixer et révéler les couleurs. On s’est équipé au bon moment, ce qui nous permet aujourd’hui de répondre aux besoins des clients et de maintenir un service de qualité » . Le métier a-t-il beaucoup évolué ? « Le travail de post- production est beaucoup plus lourd ; avec les retouches. Mais mon père, déjà, retouchait les photos au pinceau : les outils changent, c’est tout… »

Le numérique vient également au secours des vieilles photos argentique­s : ainsi, Virginie Balavoine restaure les anciens clichés et propose des albums complets sur papier photo argentique. Le plaisir du papier n’a pas encore disparu au profit du tout virtuel…

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La photo argentique résiste face à la concurrenc­e numérique.

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