Le Perche

La sculpture de Pierre Boucher prend vie dans l’atelier de Pascal Poirier

Une sculpture grandeur nature de Pierre Boucher, Mortagnais parti à la conquête du Nouveau-Monde au 17e siècle, est en cours d’exécution par un sculpteur de La Ferté-Macé.

- N.L.

Mortagne-au- Perche.

De haut de son mètre 85, la sculpture de Pierre Boucher commence à avoir fière allure. Réalisée dans un bois de Red Cedar, elle impose déjà une présence, alors même que les détails ne sont pas apparents.

Les traits du visage ne sont pas encore définis, ni les plis des vêtements mais la personnali­té du Percheron parti à la conquête du Nouveau-Monde au 17e siècle et qui fonda la ville de Bouchervil­le près du SaintLaure­nt en 1 667 est déjà palpable. Avec son livre Dans son atelier de La Ferté- Macé, le sculpteur Pascal Poirier est à l’ouvrage depuis plusieurs semaines. « J’ai été contacté par la municipali­té de Mortagne voilà un an,

explique-t-il. Je suis également en relation avec des élus de Bouchervil­le. Ces derniers souhaitent représente­r Pierre Boucher âgé d’une cinquantai­ne d’années, un homme d’âge mûr bien installé dans ses fonctions » . De nombreuses recherches iconograph­iques ont été nécessaire­s : tout d’abord afin de trouver une image fidèle du visage du Percheron, « je me suis inspirée d’une gravure de Joseph Dynes » puis pour la tenue vestimenta­ire de l’époque. « Il est important de pouvoir cerner la personnali­té du personnage que l’on sculpte. Je le représente tenant dans la main gauche le livre qu’il a écrit. Et à ses pieds, il y aura le blason avec les armes de Bouchervil­le »

Etre patient

Avant de se lancer, Pascal Poirier a réalisé une maquette, ainsi qu’une étude de tête en

argile puis en plâtre. « Ces éléments sont nécessaire­s car le plus difficile est, d’une part, réaliser un visage ressemblan­t et d’autre part conserver de bonnes proportion­s. Mais il faut savoir aussi se détacher de la maquette pour se concentrer sur la sculpture. Sur de telles dimensions, tout doit avancer en même temps et des fois on aimerait aller plus vite : il faut savoir faire preuve de patience. Le personnage doit apparaître dans son ensemble »

Donne des cours

Formé au lycée Napoléon de L’Aigle (formation de sculpteur ornemanist­e sur bois), d’où il est originaire, Pascal Poirier s’est en- suite intéressé à la sculpture sur pierre. Cette double compétence lui a permis d’intervenir pour les Monuments historique­s (restaurati­on du patrimoine). L’Etat et les collectivi­tés ne sont pas ses seuls clients : bon nombre de particulie­rs également font appel à lui. Meilleur ouvrier de France (2007) et maître artisan (2008), Pascal Poirier donne des cours de sculpture sur pierre car trans-

mettre son savoir est à ses yeux

primordial « même si j’ai l’impression de faire un métier d’autrefois… »

Bois naturel

Burin en main, le sculpteur continue son ouvrage : des gestes précis, maintes fois répétés mais toujours pour des créations uniques. « Après l’ébauche vient le travail le plus intéressan­t : le personnage apparaît enfin, il faut maintenant le faire vivre. Au final, la sculpture aura un rendu académique, avec de nombreux détails. Puisqu’elle sera installée à l’intérieur d’une médiathèqu­e, on peut laisser le bois naturel : avec le temps, elle prendra une belle teinte orangée »

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Pascal Poirier va désormais consacrer presque tout son temps à cette sculpture pour qu’elle soit prête en mars.
 ??  ?? La maquette.
La maquette.

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