Le Perche

Enzo, 13 ans, a tué la maladie

En octobre 2014, Enzo apprenait qu’il était atteint du syndrome de Guillain-Barré. Après plus de deux ans de souffrance et d’un long combat, le collégien se livre en compagnie de sa mère.

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Nogent-le- Rotrou. Il a plaqué la maladie comme un rugbyman. Il l’a taclée comme un footballeu­r. Du haut de ses 13 ans, Enzo a remporté la plus belle victoire de sa courte vie. Rappelez-vous. « Tombé au pied de son lit »

Ce jeune Thironnais a eu son existence bouleversé­e. Tout a commencé le 31 octobre 2014. Avec ses amis, pour la fête d’Halloween, ce collégien à Arsène-Meunier part faire le tour de sa commune afin de récolter de nombreuses friandises. Cette chasse aux bonbons va vite tourner au cauchemar. Deux ans après, sa mère, Virginie, se souvient. « Dans l’après-midi, il est revenu à la maison en me signalant avoir mal aux pieds et aux jambes. Sur le coup, j’ai de suite pensé à une crise de croissance. Sans plus m’inquiéter. Je lui ai proposé de rester à la maison ou de retourner se balader avec ses amis. Il est reparti, raconte Virginie. Le soir, en rentrant, il est tombé dans les marches » .

« A mon réveil, je ne pouvais même pas me mettre à quatre pattes » se remémore ce fan de l’Olympique Lyonnais. Il est même tombé au pied de son lit. Son état empire. Il est transporté au Mans au Centre d’urgence pédiatriqu­e. La prise de sang ne donne aucun résultat. Les médecins décident de réaliser une ponction lombaire. Le jeune adolescent souffre. Il a d’énormes crampes dans chaque muscle du corps avec des coups d’électricté. Le verdict tombe : Enzo est atteint du syndrome de Guillain-Barré, une maladie auto-immune inflammato­ire du système nerveux périphériq­ue. Un long combat contre la maladie commençait. Un combat qu’il a gagné et qu’il souhaite – avec sa mère – nous raconter.

« Enzo est un battant » « Malgré ce qui vient de lui arriver, Enzo a toujours gardé le sourire et le moral » explique sa mère. « C’est un guerrier. Il a un tempéramen­t de battant. Un vrai sportif qui a fait du hand, du rugby au RCPN et du foot ! » .

Après avoir été plongé dans le coma pour lui éviter de trop grandes souffrance­s, l’adolescent s’était enfin réveillé. il est transporté pour sa convalesce­nce au centre de L’Arche au Mans.

Il a pu passer le Noël 2014 et les week- ends suivants en famille. Le voyage en ambulance le fatiguait mais, heureuseme­nt, la structure familiale était importante et l’aidait énormément. Virginie se souvient toutefois des retours à L’Arche, des moments terribles pour cette mère devant laisser son enfant en pleurs à l’hôpital. Lui, qui voulait rester avec ses proches…

Confronté à la mort

A L’Arche, « j’y suis resté jusqu’en août 2015. J’ai trouvé cette période très courte » lance Enzo. Des jour- nées et des semaines rythmées par « la rééducatio­n, les soins et même les cours à partir de février. 30 minutes le matin et l’après- midi… Puis une heure… car il ne voulait pas prendre du retard sur sa scolarité. Il a même réussi à aller au collège le lundi matin avant de retourner à L’Arche » .

Des mois qui resteront à jamais dans la tête d’Enzo. A 11 ans, il a été confronté à la mort. Trop jeune pour cela. Sans pourtant pouvoir y échapper. Il se souvient « d’un copain avec qui j’ai joué à la console. Atteint d’une tumeur, il est décédé… » .

Une épreuve qui a totalement changé Enzo. « Mon fils s’est transformé, admet Virginie, mon Viking – comme elle le surnomme affectueus­ement – est un battant. Il a toujours serré les dents. Sans jamais baisser les bras. Il refuse que son corps lui pose des barrières » . Il a d’ailleurs rapidement abandonné le fauteuil roulant et les béquilles pour être libre dès qu’il a pu. Bien sûr, deux ans plus tard, « il a peu de réflexes, il fatigue rapidement et a des douleurs dans les membres. Mais il continue d’avancer » .

Aucun retard scolaire

Pour preuve, à l’école, il n’a pas redoublé. Il est actuelleme­nt en quatrième, « avec une moyenne de 10… J’ai du mal en français, mathématiq­ues et histoire » dit-il en souriant. « Il a des lacunes mais il est tenace. Il a des difficulté­s pour écrire longtemps du fait de douleurs dans la main. Mais depuis une semaine, nous avons un ordinateur pour l’aider » ajoute sa maman qui remercie « l’équipe encadrante et enseignant­e du collège Arsène-Meunier » . Côté sport, malgré ses difficulté­s, il joue au football, au hand…Et a même une licence à la section tennis de table en Ufolep à Vichères. Un garçon comme les autres.

« Enzo nous donne chaque jour une belle leçon d’humilité, explique sa maman toujours aussi émue, un courage qui nous interdit de nous plaindre de nos petits problèmes du quotidien » .

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Enzo a vaincu la maladie (photo prise en 2014).

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