RN12 : ange, démon ou serpent de mer ?…
Axe routier le plus important du Perche, la RN12 a vu naître plusieurs zones d’activités. Elle réduit les distances, permet le développement économique d’un territoire. Mais donne aussi bien des soucis aux forces de l’ordre en matière de cambriolages…
Perche. Longue de 560 km au total, la RN12 relie la région parisienne à Brest. Dans le Perche, elle a rapproché Alençon du Mêle-sur-Sarthe et de Mortagne. Et de l’autre côté, elle a amélioré l’accessibilité vers la région parisienne.
Son objectif premier est le développement économique du territoire en facilitant les déplacements domicile-travail mais aussi et surtout le transport de marchandises. La RN12, c’est un flux continu de véhicules particuliers et de convois professionnels. Les zones d’activités s’y développent à son contact.
Attire les entreprises
Ange ou démon la RN12 ? À Saint-Hilaire-le-Châtel, le maire Philippe Blutel ne cache pas que la proximité de la 12 est favorable au développement de sa
commune de 750 âmes : « c’est un atout, bien évidemment, pour attirer de nouveaux habitants. Elle est proche et en même temps n’offre pas de nuisance. Elle a permis le développement de la zone des Gaillons. Une zone d’activités
à vocation industrielle » . Cette zone (sous la compétence de la communauté de communes du bassin de Mortagne) offre, selon
le maire, « une image dynamique de Saint-Hilaire. On est à la campagne mais on développe malgré tout une activité industrielle et donc des emplois »
La présence de la RN12 sé
duit les chefs d’entreprises, « ils recherchent une visibilité et une facilité de transport » .
Et d’ajouter : « si Mac Donald est venu s’implanter ici, c’est uniquement pour cet axe routier »
Maintenant, il attend avec impatience la poursuite de la mise en 4 voies vers Saint-Maurice-les-Charencey et Tourouvre, « c’est essentiel d’arriver jusqu’à Verneuil »
Impact environnemental
De son côté, le Pays du Perche ornais, dans une étude sur l’avenir du territoire (SCOT, schéma de cohérence territoriale), a pointé du doigt le développe- ment de ces zones d’activités (ZI de la Grippe et de Saint-Maurice, ZA le Chêne et de Sainte-Anne) à proximité de la RN12 : gare au développement des extensions urbaines. Elles sont nécessaires mais doivent être encadrées et réfléchies afin de limiter l’impact sur l’environnement…
Délinquance itinérante
Avec la RN12 arrivent les touristes, qu’ils soient de passage ou non. Mais arrivent aussi voleurs, cambrioleurs et autres personnes mal intentionnées. Les forces de gendarmerie savent que l’axe est sensible. L’Orne est un département touché de plein fouet par les cambriolages. Un territoire rural qui attire les voyous chassés des grandes villes… Et la proximité de la RN12 leur offre la possibilité de prendre rapidement la poudre d’escampette. « C’est effectivement un point stratégique, confirme le capitaine Sztimer, commandant en second de la compagnie de gendarmerie de Mortagne- au- Perche. Les cambriolages sont en hausse dans le département et particulièrement dans le Perche. Et c’est notre préoccupation essentielle. Il y a la délinquance locale mais aussi la délinquance itinérante : cette dernière profite de la présence de grands axes routiers, comme la RN12 vers Paris mais aussi la D926 vers Dreux. Notre souhait est d’installer à des points stratégiques, des noeuds de communication, des dispositifs de vidéo-protection. Le rond-point de Sainte-Anne en est un par exemple. » . Carte à la main, il poursuit : « le Perche est l’entrée du département. Des caméras sont installées à Dreux, Saint-Rémy- sur- Avre, La Loupe et Nogent. Bientôt sur le territoire du Mêle. Et entre, rien ! Nous avons rencontré plusieurs élus de CdC, il y a de la demande, les mentalités évoluent. L’actualité démontre chaque
jour que ce type de disposi
tif est efficace » . Le gendarme tient à préciser que les images sont enregistrées sur un disque dur et qu’elles ne peuvent être visionnées que dans le cadre d’une procédure judiciaire. « Mais ce qui importe aussi, c’est la vigilance de chacun. De plus en plus de communes signent la charte de Participation citoyenne. C’est un bon début »