Le Perche

Bras de fer autour d’une boulangeri­e

La commune de Randonnai attend depuis longtemps l’ouverture d’une boulangeri­e. Le dossier n’a pas encore reçu toutes les autorisati­ons mais le maire, Francis Pilfert, ne veut plus attendre…

- N.L.

Randonnai. Il ira jusqu’au bout. Pas question de plier. Mais face aux services de l’Etat, pas facile pour une petite commune de 833 âmes de se faire entendre. Francis Pilfert, maire de Randonnai, veut une boulangeri­e dans sa commune. « On a déjà perdu un an, s’emportet-il. Ça suffit ! »

Site de la SFAR

Des devis, il en a assez signés. Des dossiers il en a assez approuvé. Aujourd’hui, il veut du concret. Voilà treize ans que la commune s’est lancé dans le projet de réhabilita­tion de l’ancien site industriel de la SFAR (Société des Fonderies et Ateliers de Randonnai) construite en 1876 par Auguste Gausselin puis fermée au début des années 1980 (lire encadré).

« Nous avons racheté une partie des bâtiments que nous avons rasé afin de partir sur un nouveau projet, explique le maire Francis Pilfert. Garder une friche industriel­le à l’entrée de la commune était impensable, une catastroph­e même… La Communauté de Communes, quant à elle, est propriétai­re des bâtiments en arrière du site et qui abritent trois entreprise­s » .

Des études sont conduites par un bureau d’ingénierie spécialist­e de l’environnem­ent afin de dépolluer les sols. « Des travaux ont eu lieu, pour un montant de 600 000,00 €, financés à 50 % par la Région. Puis les services de la Dreal nous informent qu’une deuxième étude doit avoir lieu et là ils trouvent de la pollution dans le sol ! Encore 300 000,00 € de travaux… Aujourd’hui, nous avons construit un bureau de Poste, un cabinet médical qui abrite un médecin, une infirmière et une PMI ainsi que trois logements. Il est temps de passer à la seconde phase, c’est-à-dire la boulangeri­e et d’autres logements de plainpied » .

« Proximité »

Mais ce qui fut simple pour le bureau de poste semble l’être moins pour une boulangeri­e… « Voilà cinq ans que la commune n’en a plus. C’est un service de proximité auquel je tiens beaucoup. D’ailleurs pendant deux ans, la mairie a assuré un dépôt de pain le matin… Nous allons bientôt retrouver deux épiceries mais il faut une boulangeri­e. Je me souviens que Randonnai en a compté jusqu’à trois ! » .

Seulement l’accord de la Dreal se fait toujours attendre. « Ils veulent une nouvelle étude. C’est trop ! Je ne dépenserai pas un centime de plus en étude. Désormais, le projet est soutenu non plus par Randonnai mais par la commune nouvelle de Tourouvre-au-Perche. On espère que ça fera avancer le dossier. J’ai pris rendez-vous avec Orne-Habitat afin de revoir encore une fois les plans de l’architecte. Je ne veux plus attendre » .

Dynamisme

L’ouverture de la nouvelle école à la rentrée, la reprise du bar-restaurant (qui fera hôtel et épicerie) créent un certain dynamisme au sein de la petite commune. Si Francis Pilfert et son conseil municipal ne veulent pas céder, c’est qu’ils savent combien une commune a besoin d’une boulangeri­e. Une com- mune sans pain ? Non. « C’est obligatoir­e » conclut le maire.

Ndlr : nous n’avons pu joindre les services de la Dreal pour plus d’informatio­ns.

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Des constructi­ons ont déjà été réalisées sur ce site de l’ancienne SFAR. Avec la boulangeri­e, trois autres logements sont attendus.

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