Le soldat Alexandre Gapin tiré de l’oubli
Son nom était évoqué dans l’ouvrage de Michel Ganivet « Le Cinquantième jour ». Aujourd’hui, un visage est donné au Percheron Alexandre Gapin, grâce à un cliché d’un médecin-militaire retrouvé par ses descendants.
Le Pin- la- Garenne.
Quand on s’intéresse de près à l’Histoire, elle finit toujours par révéler des surprises. C’est ce qui est arrivé à Michel Ganivet, auteur du livre « Le Cinquantième jour » titre en référence à Julia Esnault, née en 1 894, mariée le 16 juin 1914, et dont l’époux est parti à la guerre 50 jours après son mariage. Dans cet ouvrage, Michel Ganivet retrace le destin de Percherons issus d’une même communauté et dont la vie a basculé un matin d’août 1914. Photo d’un médecinmilitaire
Parmi eux, Alexandre Gapin, enfant de l’assistance publique, élevé dans le Perche, héros de la Première Guerre mondiale, chevalier de la Légion d’honneur, mort au combat le 23 avril 1917 à Apremont. « Mon livre tire de l’oubli le destin de ce soldat tombé au champ d’honneur. Je l’ai toutefois évoqué avec un regret, celui de n’avoir pu retrouver au moins une photo du personnage. Son nom figure sur les monuments aux morts d’Eperrais et de Bellême. » explique l’auteur.
C’était sans compter sur l’intérêt des Français pour leur histoire, et pour l’outil de communication qu’est internet. Car, à des kilomètres de là, dans le Lot et Garonne, Mme Gayral, conserve précieusement une série de photographies réalisées par le grand-père de son mari. « Le docteur Gayral, était en effet médecin militaire au 117e RI (basé au Mans). L’un de ces clichés montre trois officiers français dans une tranchée. Au dos de la photo, figurent leurs noms. L’un d’eux, prêt à lancer une grenade, est identifié comme étant le sous-lieutenant Gapin. Suit cette mention particulièrement émouvante : « Le sous-lieutenant Gapin a été tué par une torpillette en plein visage au moment où il venait de lancer la grenade… » Vive émotion
Christian Gayral, fils de Mme Gayral, et professeur d’histoire en Gironde, décide en octobre dernier d’effectuer une recherche sur les trois officiers photographiés. Il découvre sur Internet, mention d’un souslieutenant Gapin parmi les annonces de communication encore en ligne du colloque des Amis du Perche de 2014. « Il contacte la fédération des Amis du Perche qui nous mettent en relation. On mesurera l’émotion que j’ai pu ressentir en découvrant cette photographie. Grâce à Christian Gayral et aux nouvelles technologies, le sous- lieutenant Alexandre Gapin a enfin un visage et un destin reconstitué. » Né à Eperrais, il repose aujourd’hui à la nécropole nationale de Marbotte, près de Saint-Mihel.