Mamertins au pays des caribous
Morgane Lemée et Léo Gautret ont saisi l’opportunité d’exercer leur métier de journaliste dans un pays étranger. Mieux : les deux Mamertins vont rédiger leurs articles au sein de la même rédaction.
Mam er s .
Depuis août 2015, Morgane Lemée vit au Canada. Hier (mardi 21 février), Léo Gautret l’a rejointe à Winnicott, dans le Manitoba. Les deux Mamertins vont travailler à La Liberté, hebdomadaire provincial francophone. Un rêve
Morgane vit un véritable rêve. Rentrée en France, cet hiver, pour les fêtes de fin d’année, la jeune femme a partagé avec nous sa nouvelle vie. Ravie, heureuse, joyeuse… Les adjectifs ne manquent pas pour qualifier son enthousiasme.
Installée en plein coeur du pays dela feuille d’érable, à une heure de la frontière étatsunienne, elle est chargée de la rubrique culture. « La rédactrice en chef m’a donné ma chance. » Ça tombe bien : la jeune fille avait tenté un Master journalisme dans la culture. « Mais j’ai été découragée par le système d’enseignement en France. » « Le voyage forge l’esprit »
« Dans la presse, je n’avais aucune expérience. » Passionnée de littérature anglaise, qu’elle étudiait à l’université, Morgan a passé un entretien en mai dernier, en septembre, elle réalisait son premier reportage. Critique de théâtre, elle rédige tous ses textes en français.
« Be sexy and read french » : « Soyez sexy et lisez français » , slogan de l’heb- domadaire à destination de la communauté francophone, où l’entraide est quasi présente : « Les gens vous invitent chez eux, c’est comme si vous faisiez partie de leur famille. C’est comme ça qu’on m’a présenté la rédactrice en chef du journal. » Là-bas, les gens sont plutôt relaxes, détendus, ouverts. « Et comme on dit : « Le voyage forge l’esprit. » »
Dans la rédaction, plusieurs nationalités se côtoient : des Français, un Espagnol, un Belge, un Marocain, un Franco- allemand… « C’est ça, le Canada, un pays multiculturel qui s’assume. » Improvisation
Théâtre, cinéma… Les sorties ne manquent pas. Morgane profite également de tous les festivals. « Dans la communauté francophone, il y a une ligue d’improvisation du Manitoba. Tous les vendredis soir, de septembre à février, on s’affronte par équipe. »
A sa première impro, Morgane a été perturbée par… l’accent. Membre d’une troupe de théâtre, elle a fini par apprivoiser l’accent franco-canadien. « La troupe est multiculturelle, elle s’appelle « Les chiens de Soleil ». Une représentation est d’ailleurs prévue en mars. » Elle compte bien y faire bonne figure.
En Amérique du Nord, l’hiver est très froid : de décembre à janvier, la température la plus élevée atteint les - 20 °C. « Ça peut descendre à - 40 ! Je ne m’y attendais pas. Mais le froid est très sec. On n’a pas la même sensation qu’en France. Au final, on s’y fait très bien. »