Un gîte rural restauré par des bénévoles
Anne Heuguet et Jean-Marie Cletz restaurent une grange afin d’en faire un gîte rural, à Eperrais. Pour la rénovation du pignon, ils ont opté pour le chantier participatif. Dix bénévoles ont appris à poser du torchis.
Eperrais. L’équipe n’a pas chômé, pendant le week-end de Pâques. Sa mission : rénover le pignon d’un préau en trois jours. La grange, à colombage avec briquettes, accueillera ses premiers touristes cet été. « Nous y aménageons un gîte rural de 100 m2 » , annoncent Anne Heuguet et Jean-Marie Cletz, propriétaires des lieux. Chantier écologique
Le couple, originaire de la région parisienne, est tombé amoureux du Perche. Et plus particulièrement d’un petit bout de paradis, niché à Eperrais (lieu-dit Le Haut-Briauche), à quelques kilomètres de Mortagne. « J’ai acheté en septembre dernier, en prévision de la retraite » , explique Anne Heuguet ( elle travaille à temps partiel à Paris, dans le secteur des ressources humaines). L’écrin de verdure comprend une grande bâtisse de 250 m2 et un vaste préau dans lequel seront aménagés, à terme, deux gîtes ruraux et une salle de formation (herboristerie, filage de laine, cours de français…).
Dans la maison principale, une chambre d’hôtes (classée trois épis par Gîtes de France) peut déjà accueillir deux à trois personnes : « Nous avons nousmêmes réalisé le plancher, l’isolation, le carrelage… » . Mais pour la transformation du préau en gîte, les travaux sont considérables. En résumé : « Il y a tout à faire » .
Anne Heuguet a dessiné les plans, et joue les maîtres d’oeuvre. Branchée écoconstruction, elle a fait le choix d’utiliser produits bios et techniques naturelles ancestrales. Et, parce qu’elle privilégie « l’échange » et « l’ouverture aux autres » , elle a confié certaines missions à Marie Meunier et son entreprise - « Les chantiers de demain » (basée dans la Manche). Pose d’un torchis sur colombage
En partenariat avec Ecopertica (Société coopérative d’intérêt collectif, spécialisée dans l’écoconstruction et située à Nocé), et l’Arpe (Association régionale de promotion de l’écoconstruc- tion), la coopérative d’activités et d’emploi a monté un chantier participatif. Comprendre : un chantier ouvert aux particuliers bénévoles qui souhaitent découvrir les techniques traditionnelles du bâtiment.
En tout, dix personnes ont collaboré aux travaux du futur gîte d’Eperrais. Le thème ? « La pose d’un torchis sur un colombage, avec une technique de mise en oeuvre en terre crue » , répond Marie Meunier. Petit déj’ et barbecues
Pendant trois jours, la troupe de volontaires a coupé, taillé, mélangé, appliqué, enduit… Une leçon en situation « réelle » , aux multiples avantages : échanges de savoir- faire, réduction des coûts pour le propriétaire, promotion de techniques respectueuses de l’environnement et surtout, convivialité. Petits déjeuners en commun et barbecues en plein air ont rythmé le séjour. « Certains bénévoles sont hébergés ici. Cela permet des rencontres enrichissantes » , se réjouit la propriétaire.
Sous le soleil normand, la collaboration a été fructueuse. La méthode plaît : « Ce genre de chantier se développe partout en France » , observe Marie Meunier.
Un engouement signe de « retour au naturel » , aux « valeurs authentiques » . Et un état d’esprit qui colle à celui des hôtes, empreints de simplicité et de bon sens.