Le Perche

Le quartier du Gaillon fait coque neuve

Annoncée en fin d’année dernière, la transforma­tion du Gaillon sera actée fin 2020. Aujourd’hui 34 familles sont relogées en attendant la déconstruc­tion des tours et la constructi­on de pavillons.

- Pierre Veillé

La Ferté-Bernard. C’est un vieux rafiot de quatre barres échoué sur un récif pavillonna­ire. Les immeubles du quartier du Gaillon vont être démolis et reconstrui­ts. À la place des tours, ce sont des pavillons qui verront le jour « avant la fin 2020 si tout va bien » , assure Jean-Carles Grelier, maire de La Ferté-Bernard.

Qu’il était beau et fier à la fin des années 60. Ce vaisseau amiral de 120 logements est aujourd’hui en cale sèche. Trop vieux, plus aux normes… Jean Rouillon et sa femme Patricia sont « rentrés jeunes et beaux » en 1973. Ils y ont passé 44 ans.

Quand ils ont appris la nouvelle de démolition des tours, ça les a « surpris » . « On entendait des rumeurs. Ça a été un choc », acquiesce Marie-Claude Jarny.

Ils y ont vécu la majeure partie de leur vie, contre vents et marées. Tout navire a ses histoires même s’il n’y a pas eu de grosses avaries. Des voisins bruyants aux locataires qui inondent leur appartemen­t et les parties communes, donnant un faux air de Titanic à l’immeuble. Le bateau a tangué plusieurs fois, ils sont restés à la barre.

Malgré les tours qui se font face et la mauvaise isolation phonique, de nombreux espaces verts viennent briser le tout bé- ton : « C’est agréable » , assure Marie- Claude. À l’ombre des blocs, un espace pour enfant et un city stade viennent casser la morosité. Ces atouts ont attiré de nombreuses familles pendant des années.

Aujourd’hui la population a changé : « Il y avait plus d’enfants et de grandes familles. On était plus nombreux et assez soudés » assure Jean Rouillon. « On se parlait plus avant » , ajoute Marie-Claude. Les moussaillo­ns qui l’habitent doivent quitter le pont avant la fin de l’année. Le relogement a débuté

Pour l’Office Public de l’Habitat (OPH), pas question de laisser les locataires s’échouer : « Il y a un accompagne­ment social. Les familles seront suivies jusqu’au bout. Il faut beaucoup de communicat­ion » , explique Sylvie Odeau, directrice de l’office. Une réunion publique a permis d’expliquer le déroulé du projet et Roger Dupoty, représenta­nt des locataires aide à la concertati­on.

Les habitants du Gaillon vont être relogés avant de devenir prioritair­es pour réintégrer les nouveaux pavillons une fois la constructi­on terminée. La procédure a déjà commencé : « Aujourd’hui 34 familles sont déjà relogées. Un dossier de mutation et une charte leur ont été transmis. Après ils auront le choix du secteur et de leur appartemen­t » .

Certains ne voudront pas revivre un deuxième déménageme­nt en 3 ans. D’autres comme Jean Rouillon et sa femme comptent bien y jeter l’ancre et remonter sur le pont : « On ne va pas lâcher le Gaillon. Je pense revenir. J’ai toujours vécu ici et je viendrais y finir mes vieux jours » . À la fin de l’année, le Gaillon sera un vais- seau fantôme. Mais que ses loups de mer se rassurent, ils pourront de nouveaux voguer avec lui d’ici quelques années.

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Les tours génèrent une caisse de résonance pour les jeux destinés aux enfants.

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