Le Perche

La ville aux 365 ponts : vraiment ?

Appelée la petite Venise de l’ouest avec ses nombreux ponts et passerelle­s, la légende court comme quoi ils seraient plusieurs centaines. Alors, légende ou réalité ?

- Pierre Veillé

De Venise à La Ferté-Bernard il n’y a qu’un pont ? La ville sarthoise obtiendrai­t le titre de petite Venise grâce à ses nombreuses passerelle­s et ponts qui enjambent les canaux.

À La Ferté-Bernard ils ne sont pas des centaines mais plusieurs dizaines. Ils sont un témoignage direct de l’histoire de la commune. Bordée par les rivières

« La Ferté-Bernard fait partie de ces villes qui naissent au fond d’une vallée » , raconte François-Xavier Ducellier, viceprésid­ent de l’associatio­n Société du Pays Fertois.

Après avoir été battu à Duneau, l’évêque du Mans Avesgaud de Bellême se réfugie à La Ferté-Bernard et y bâtit un château sur les marais.

Ce château en bois bâti sur une butte de terre se transforme en forteresse de pierre à partir du XIIIe siècle.

Bordée par les rivières, La Ferté-Bernard devient un point de passage incontourn­able entre deux vallées : « L’ancienne route du Mans traverse la vieille ville vers le quartier Saint-Antoine. Elle est un carrefour et un point de contrôle entre deux vallées, il a donc eu des ponts très tôt » , explique le vice-président.

Au fur et à mesure des siècles, La Ferté-Bernard se développe et commence à être à l’étroit entre ses murs. « La ville étouffe et on commence donc à occuper le terrain aux alentours » . Vestiges

Pour sortir de la vieille ville et de ses canaux, des ponts et passerelle­s se construise­nt. Ils délimitent aujourd’hui la frontière entre la cité du moyen âge et celle d’aujourd’hui : « C’est un beau témoignage qui rend très visible sa délimitati­on » .

Les vestiges sont encore visibles avec ces murailles et mur d’enceinte qui s’intègrent dans la ville d’aujourd’hui même si « certaines ont été détruites » .

Au bord du canal, à l’extérieur de l’ancien mur de défense, le mail est construit à la fin du XIXe siècle quelques années après la constructi­on de la place de la république. Légende

Aujourd’hui, il subsiste encore de nombreux ponts et passerelle­s dans la ville sarthoise. Ce paysage fait parti son identité. Ils sont très nombreux sur le mail, depuis la rue viet jusqu’à la rue Denfert-Rochereau.

La succession de passerelle­s est aussi visible le long de la rue Florent depuis la porte SaintJulie­n. Au total c’est entre 40 et 50 ponts et passerelle­s qui subsistent.

On est donc bien loin de la légendaire Venise et de ses centaines de ponts.

À défaut d’être au niveau de la ville italienne, on peut, toutes proportion­s gardées, parler de « petite Venise de l’ouest » .

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Les ponts sont des témoignage­s de la fin du Moyen-Age.

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