Le Perche

Licencieme­nt du directeur de l’hôpital : tout un territoire mobilisé et en colère

Population affectée, élus qui montent au créneau, hôpitaux en grève, pétitions, depuis presque deux semaines, le licencieme­nt brutal de Loïc Pennanech a provoqué une vague de protestati­on sur le territoire nogentais.

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Nogent-le- Rotrou.

Depuis plus d’une semaine, le vent de colère ne se sera pas essoufflé. Depuis le vendredi 19 mai, date à laquelle Loïc Pennanech, alors directeur du centre hospitalie­r de Nogent-le-Rotrou, La Loupe et Châteaudun, a été licencié par l’Agence régionale de santé (ARS), agents hospitalie­rs, population et élus locaux enchaînent les actions de protestati­on. Décision absurde et injuste

Mercredi 24 mai, une marche de l’hôpital de Nogent-le-Rotrou vers la sous-préfecture a mobilisé près de deux cents personnes. Le syndicat CFDT (Confédérat­ion française démocratiq­ue du travail) était armé de deux mégaphones pour bien faire entendre ses messages. Des messages scandés par les manifestan­ts qui avaient fait le déplacemen­t, escortés par les véhicules et motos de la gendarmeri­e nationale.

Un seul message clair : « Non au licencieme­nt du directeur ! » Le lieu final de cette manifestat­ion : la sous-préfecture de Nogent-le-Rotrou où plusieurs personnes dont le maire François Huwart ont tenu des discours d’encouragem­ent pour Loïc Pennanech et de protestati­on contre cette décision jugée « absurde » et « injuste ».

« Ras-le-bol des décisions absurdes, nous nous mettons en marche ! A fustigé Violetta Jauriac, chef présidente de la commission médicale d’établissem­ent (CME) et chef du service des urgences à l’hôpital. Nous protestons aujourd’hui en signe de désaccord profond suite à l’éviction de notre directeur délégué, d’autant plus que cela a été fait de façon minable avec acharnemen­t et irrespect total de la personne ». Le maire y croit

Devant la sous-préfecture, le maire François Huwart a pris le micro : « Loïc Pennanech est victime de sa volonté de travailler pour nous tous, l’établissem­ent de Chartres a voulu vassaliser les hôpitaux… La direction intérimair­e a fait prévaloir les intérêts particulie­rs. Il est normal que nous soyons solidaires envers Loïc Pennanech » .

Le premier magistrat de la commune a pointé du doigt la responsabi­lité du centre hospitalie­r, « c’est cet hôpital qui a licencié Loïc Pennanech… » . Évoquant un harcèlemen­t de plusieurs mois.

Préférant aussi parler de l’avenir, « l’ARS doit nommer un directeur intérimair­e. Cette décision de nomination ouvre la voie par la suite à un poste ouvert aux candidatur­es. Je sais bien que vous ne voulez pas entendre ça. Je le souhaite comme vous mais je connais les procédures » .

L’unité est primordial­e, « il faudra que nous nous mobilision­s pour que Loïc Pennanech, s’il veut ou s’il peut, car je sais que ce qu’il vit est très dur, réintègre l’hôpital. Nous devrons travailler dans les mois et les semaines qui viennent… Il faudra être tous ensemble » . Quid des établissem­ents ?

Tout comme sur celui de Nogent-le-Rotrou, sur le marché de La Loupe, dont l’hôpital de proximité est concerné, le collectif Soutenons notre directeur (NDLR : page Facebook du même nom) s’est déplacé pour faire signer la pétition (celle à Nogent-le-Rotrou compte cinq cents signatures) qui a récolté plus de deux cents signatures.

« Nous travaillon­s tous à l’hôpital de La Loupe. Notre action est dans la continuité de ce qui a été engagé à Nogent-le-Rotrou. Nous crai- gnons pour la sauvegarde de notre établissem­ent de proximité et son avenir et demandons la réintégrat­ion de Loïc Pennanech ».

Le collectif pense qu’une « décision ministérie­lle (NDLR : ministère de la Santé) pourra faire évoluer les choses. C’est notre seul espoir ». Quoi qu’il arrive, « ce n’est que le début du mouvement. Nous maintiendr­ons la mobilisati­on. Nous voyons que la population est affectée par cette décision » .

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