De Pointe-à-Pitre à Paris, Rose Aimée Albane raconte son enfance
Avec Souvenirs d’antan et du présent, la joie de vivre, mais aussi la pauvreté. publié en mars dernier, la Saint-Mardaise emmène le lecteur en Guadeloupe. Il y découvre
Saint- Mard- de- Réno.
À 15 ans, elle composait des poèmes. Une passion réprimée par son père. Maryse Duzant avait alors, à corps défendant, mis une croix sur l’écriture. Mais l’amour des mots ne s’est pas éteint.
Au contraire : des décennies plus tard, l’ado devenue retraitée sort son premier ouvrage : Souvenirs d’antan et du présent (éd. Edilivre). Tout quitter à 21 ans
Un récit autobiographique dans lequel Rose Aimée Albane (son pseudonyme), retrace ses jeunes années à la Guadeloupe. « Je suis née à Pointe-à-Pitre, au sein d’une famille très nombreuse : en tout, nous sommes 25 frères et soeurs » .
La Percheronne d’adoption raconte l’histoire de l’île, les fêtes antillaises, l’éducation au sein des foyers. « C’était strict. Mes parents étaient sévères, et mes frères me surveillaient » , confie- t- elle. Les rires, la musique, le carnaval, le créole… Une ambiance carte postale ? « Pas vraiment. La Guadeloupe, ce n’est pas que le soleil et la plage. C’est aussi la misère quotidienne, la précarité de l’habitat » . Et un taux de chômage exponentiel. Alors, à l’âge de 21 ans, Rose Aimée Albane décide de mettre les voiles. Direction Paris.
Un départ réfléchi, mais difficile. « J’étais déboussolée. Dans la capitale, je n’avais plus de repères, loin des sonorités créoles » . En métropole, l’Antillaise découvre le racisme : « On m’a souvent reproché de ne pas être ici chez moi. Pourtant, je suis Française » . Amoureuse à 66 ans
L’acclimatement a pris du temps, mais Rose Aimée Albane n’a jamais regretté son exil. «À Paris, je me suis rapprochée de gens que je connaissais. Et ici, j’ai pu trouver un emploi » . L’auteur a commencé sa carrière au sein d’un centre de chèques postaux, avant d’être embauchée chez France Télécom.
Aujourd’hui, à 66 ans, elle file une paisible retraite à Saint- Mard- de- Réno. Ce qui a conduit la Guadeloupéenne dans l’Orne ? « L’amour » . Il y a quatre ans, elle a été séduite par un artiste Percheron, Patrick Soillier (c’est un de ses tableaux, qui illustre la couverture du livre). Le couple se mariera en juillet.
Mais la seconde partie de la vie de Rose Aimée Albane sera à découvrir dans le tome II du journal de sa vie, à nouveau édité par Edilivre. « L’écriture est bien avancée » , informe l’auteur.
Dans ce futur ouvrage, le lecteur retrouvera le message « fil rouge » tissé dans Souvenirs d’antan et du présent : « Malgré les péripéties de la vie, les moments durs, il faut rester souriant et cultiver la bonne humeur » .