Le Perche

Des retrouvail­les émues pour la famille Nicolas

Après la guerre 1914-1918, les Mayennais ont commencé à émigrer dans le Perche pour trouver des terres à exploiter et du travail. Ils y ont planté des racines fortes.

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Lamblore. Il suffit de se promener dans le quartier de Montparnas­se à Paris pour retrouver l’impact de l’émigration des Bretons dans la capitale, favorisée par le train. Cette région a connu, à plusieurs reprises des moments difficiles, surtout pour le monde rural, à partir de 1850, avec le mouvement des Bretons de l’intérieur vers les côtes. Il faut souligner les fermetures des forges, des mines, et des fabriques de toiles, des complément­s financiers alors indispensa­bles, et qui s’ajoutaient à une mise en valeur trop lente des terres pour absorber la hausse de la population des campagnes. Retour historique

Avec le train, l’attrait de Paris devient fort dès la fin de la guerre en 1871, et un demimillio­n de personnes quittent la Bretagne entre 1891 et 1911. En même temps, les marins bretons regagnent d’autres grands ports français. Il faut y ajouter la famine de 1901, et la crise de 1921 en Bretagne avec l’inflation terrible des terres. Le départemen­t de la Mayenne y a été confronté mais, plus tard.

Beaucoup partent vers la capitale, d’autres vers les EtatsUnis, et la recherche des terres disponible­s s’intensifie. Pas de terre pour tout le monde, et des fermes trop petites, les Mayennais ont davantage recherché le Perche ornais, mais des familles bretonnes sont également arrivées dans le Perche eurélien.

Lorsqu’une famille s’installait, les proches et les amis suivaient. Le Pays de Saint-Simon donne un bel exemple de cette émigration, avec l’implantati­on progressiv­e des familles Nicolas, André, Brivoal, et Le Noc. Elles y ont alors implanté des racines fortes, sachant s’investir dans la vie locale. Et aussi pendant la Seconde Guerre mondiale sur le plan de la Résistance. Mais les racines bretonnes ne sauraient s’oublier et des contacts forts demeurent entre les familles des deux régions. Avec intensité

Dès lors, les cousinades de juin étaient très attendues, de part et d’autre, à l’initiative de Christiane et Gérard Nicolas. Leur père, Pierre, décédé ces dernières années, était chauffeur laitier, mais aussi apiculteur émérite et passionné. Ces retrouvail­les faisaient ainsi suite à un récent rassemblem­ent des familles à Kerrien, dans le Finistère sud.

La centaine de participan­ts a eu une pensée pour les dispa- rus, tout en soulignant l’identité forte et le courage des émigrants de l’époque, qui, fuyant la famine pour trouver du travail et de nouvelles terres à exploiter, n’ont pas oublié leur Bretagne natale.

Mais ils ont su s’implanter dans le Perche, avec courage et conviction, fondant des familles et s’impliquant fortement dans la vie locale, des associatio­ns aux municipali­tés.

Cette journée a été ainsi vécue avec intensité à la salle des fêtes de Lamblore, et s’est prolongée avec conviviali­té dans les familles tout au long grand week-end. Que de souvenirs à évoquer, ainsi que la connaissan­ce des enfants récemment arrivés. Mais aussi la disparitio­n de proches. Et on pense déjà au prochain rendez-vous, en Bretagne, cette fois.

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