Le combat des parents contre la SNCF
Six ans maintenant que Sabrina Tutti est décédée percutée par un train en gare de Bretoncelles. Ses parents ont porté plainte contre la SNCF pour homicide involontaire. Six ans après, ils espèrent voir l’entreprise condamnée.
Mardi 14 juin 2011, elle rentrait de son travail à Chartres. « On l’a déposé à la gare de Chartres à 17 h 30. Elle nous appelait toujours pour nous dire qu’elle était rentrée à Bretoncelles » , raconte Mario Tutti, 58 ans, père de Sabrina.
Sa fille arrive en gare de Bretoncelles à 18 h. Elle descend de la voiture, longe le train sur le quai, commence à traverser la voie sur le passage dédié lorsqu’elle est percutée par un train arrivant en sens inverse. Sabrina meurt sur le coup. Elle avait 22 ans et allait être maman. En 30 minutes la vie des deux parents a basculée.
Gare de la mort
Dès le lendemain ils se rendent à la gendarmerie de Tourouvre et portent plainte contre la SNCF pour homicide involontaire. La « gare » est sinistre et dangereuse. En 2011 lors de l’accident, aucun signal sonore n’a annoncé l’arrivée imminente du train et « il était en retard de trois minutes » , assure Mario Tutti.
Jusqu’en 2014 les accidents et les décès se succèdent à tel point qu’on en vient à parler de « gare de la mort » ou « gare
maudite » . La SNCF fini par installer des caméras, des signaux visuels et sonores pour permettre aux usagers de traverser avec un minimum de sécurité.
Les années passent et le drame continue de ronger la famille. Nelly, la soeur de Mario Tutti, n’a pas supporté le décès de sa nièce et a mis fin à ses jours l’année dernière.
Ils ont écrit à Emmanuel Macron
Nathalie et Mario, les deux parents, continuent le combat. « Je me bats pour elle et pour
les autres » , le père de Sabrina. Depuis six ans ils sont en procédure judiciaire contre la SNCF. Mais jusqu’ici rien ne bouge. « Jehanne Collard, notre avocate, nous a dit « patience » mais ça fait déjà six ans » regrette Mario.
Ils ne baissent pas les bras, continuent d’alerter sur le destin
de leur fille. Ils ont même écrit à
Emmanuel Macron : « Le chef de cabinet nous a répondu dans une lettre nous disant qu’ils allaient faire suivre l’information à la SNCF » . Du côté de la société des che-
mins de fer c’est « le silence radio. Pour eux c’est toujours la faute des morts ». Main
tenant ils espèrent « les faire condamner pour homicide involontaire et être indemnisés pour rembourser les frais
d’avocats au minimum » . Mario, le père de Sabrina assure
vouloir « aller jusqu’au bout. Je n’aime pas rester dans le silence » .
C’est toujours la faute des morts Mario Tutti