L’État met son exploitation en danger
Il s’était engagé à utiliser moins de pesticides en échange de primes de la PAC. Depuis deux ans, Philippe Duguay ne perçoit plus les compensations financières.
Depuis deux ans Philippe Duguay, agriculteur de Moussonvilliers, est dans l’attente de versement de ses primes de la PAC (Politique Agricole Commune). En 2015, l’argent de l’Union Européenne a été débloqué pour être reversé par l’État français. Les dossiers de demande de subventions et de primes sont faits. Agriculture « verte » en échange de primes
Les dossiers sont en cours de finalisation par la direction départementale du territoire mais l’autre organisme de l’état, l’agence de service de paiement ne verse pas l’argent. « Ça a commencé par la fusion des deux régions. C’est du grand n’importe quoi » , raconte l’agriculteur.
Philippe Duguay, est situé sur le bassin-versant de la région parisienne. Pour éviter de polluer les eaux de la capitale, l’agriculteur s’est engagé à utiliser moins de pesticides. En échange de cet effort, il devait recevoir des primes de l’Union Européenne. Un système qui marchait bien jusqu’en 2015. 40 000 € de manque à gagner
Avec son exploitation de 117 ha de blé, orge et colza, il réalise un chiffre d’affaires annuel de 200 000 €. Les primes d’un montant de 40 000 € par an représentent un cinquième de son CA. Un manque à gagner important qu’il faut combler. La situation de l’agriculteur est difficile avec une mauvaise moisson l’année dernière et la baisse des prix des céréales.
« Heureusement les banques suivent. Je fais des prêts à court terme » , explique l’exploitant. La banque le suit quand même et pour faire rentrer de la trésorerie il revend du matériel agricole.
Les primes auraient dû être versées en septembre 2017 mais le calendrier a encore été reporté à partir de novembre 2017 :. « J’ai plus qu’à attendre maintenant. J’espère un règlement le plus rapide possible » .