Le Perche

Stèle du maquis de Plainville : une grande fête 70 ans après

L’associatio­n des Anciens résistants et des amis du maquis de Plainville a organisé une manifestat­ion anniversai­re au maquis de Plainville, pour célébrer la stèle inaugurée en 1947.

- H. Deshors

« Venez voir le monument, le maquis, ses huttes et son champ de tir souterrain. Vous verrez un coin à la fois calme et sauvage dans un cadre de paysages charmants » . Ces mots ont été écrits par les résistants du maquis de Plainville en 1947.

Appel aux dons pour la stèle

L’endroit situé à Marolles-les-Buis a retrouvé dimanche 2 juillet dernier un peu de vie que le maquis lui avait donné en 1944.

Pour célébrer les 70 ans de la stèle inaugurée le 6 juillet 1947, l’associatio­n des Anciens résistants et des amis du maquis de Plainville* a organisé une journée pleine d’animations et forcément d’émotions.

Mais pour comprendre toute l’importance de l’événement, replongeon­s- nous 70 ans en arrière. 1947. Trois ans seulement après la libération de Nogent-le-Rotrou. La France et ses territoire­s portent encore les stigmates de la Seconde Guerre mondiale.

« En janvier, le lancement d’une souscripti­on pour une stèle avait été décidé, expliquent Yves Brissard, président de l’associatio­n et Annette Brissard, secrétaire, organisate­urs de cette manifestat­ion. Des dizaines et des dizaines de donateurs répondront à l’appel : quête de baptême ou de mariage, entreprise­s, communes environnan­tes… »

Des milliers de personnes

Si bien qu’en juillet, la stèle pourra être installée, trônant

fièrement, une « pierre de granit qui se dresse comme un cri, comme une révolte de pierre… »

Ce jour-là, celui du 6 juillet, les personnali­tés importante­s ne manquent pas : résistants, personnali­tés politiques nationales, musiciens de fanfares et bien d’autres… « Plusieurs milliers de personnes font le déplacemen­t. Dont les figures de la résistance, Gabriel Herbelin, Antoine de Layre, Maurice Clavel, Silvia Monfort, Emile Maquaire père et fils.. ».

Autant de personnes décorées, soit de la Croix de Guerre, soit de la Légion d’Honneur. Ce n’est pas tout : peloton d’infanterie, garde d’honneur, fanfare du bataillon, délégation­s d’anciens maquisards, anciens combattant­s de la CRS…

Un système de transport à partir de cars avait même été mis en place. Un moment tellement émouvant pour tous ces acteurs d’une guerre meurtrière. Émouvant quand Maurice Chèvre et Jacques Coutard, deux résistants, ont retiré le symbolique voile blanc en toile de parachute pour dévoiler la stèle.

Se replonger dans l’ambiance

« Depuis un an maintenant, nous sommes sur ce projet de célébrer, 70 ans après, la

stèle » . Et que de travail réalisé par le couple Brissard. Archives photos, discours lus pendant la cérémonie et autres documents en tout genre, « l’idée était de réunir le plus de monde,

en essayant de faire venir les enfants des résistants. Nous avons même lu des textes réci

tés à l’époque » . Et notamment celui de Louis Aragon, jadis récité par Maurice Clavel, « Balade ironique et gentille d’un enfant perdu dans le maquis ».

Une manière de se replonger au détail près dans l’ambiance. « Après la messe, une plaque a été apposée sur la chapelle Saint-Hilaire-des-Noyers, là où autrefois les partisans du maquis de Plainville assistaien­t à l’office »

Deux anciens présents

A l’époque, la journée de cé- rémonie s’était clôturée par un grand bal à partir de 21 heures. Une façon de résister encore et toujours face à la terreur et de donner à la liberté son sens premier.

« Nous sommes la dernière génération de témoins de cette époque, concluent

Annette et Yves Brissard. Il est important d’entretenir la mémoire » * Elle comprend une quarantain­e de membres.

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Silvia Monfort, au centre de la photo, comédienne mais surtout résistante dans l’âme. Les remises de médailles et autres décoration­s à ces résistants qui ont risqué leur vie.
 ??  ?? Le 6 juillet 1947, Maurice Chèvre et Jacques Coutard, deux résistants, retirent le symbolique voile blanc en toile de parachute.
Le 6 juillet 1947, Maurice Chèvre et Jacques Coutard, deux résistants, retirent le symbolique voile blanc en toile de parachute.

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