Moulinex : 20 ans déjà !
Mamers. Moulinex, lumière et reflet réel de la vie mamertine, s’est éteint brutalement il y a vingt ans, le 11 juillet 1997 : 411 salariés perdaient leur emploi. Le souvenir ne s’effacera jamais dans la mémoire de ceux qui y travaillaient, ni dans celle des élus de l’époque. Michel Corbin, maire mamertin de 1995 à 2001, a vécu la fermeture de l’usine.
« La fermeture a été annoncée le 18 juin 1996, véritable surprise ! » , se souvient l’édile.
« On savait que le groupe Moulinex était en difficulté, mais le site de Mamers était cité comme l’un des plus performant du groupe depuis 1966. Les syndicats, les ouvriers, les responsables et les Mamertins plus largement ont appris la fermeture de Mamers et Argentan (Orne) par la radio. Aussitôt, ils sont venus en mairie pour nous l’apprendre. Les machines ont été arrêtées, on leur a confirmé la nouvelle officiellement le jour même. » « Difficile, avec Pierre Blayau »
« La relation avec Pierre Blayau, président du directoire de Moulinex, a été difficile depuis l’annonce de fermeture jusqu’au 15 septembre 1996, une date qui reste gravée dans la mémoire puisque le directeur d’Argentan, qui avait été séquestré par le personnel, était libéré ce même jour. »
« Grâce à Pierre Blayau, Rey emballage est venu s’implanter à Mamers, c’était un soustraitant dont la famille Reine, propriétaire de Rey, était amie avec lui. Du coup, des salariés licenciés de Moulinex ont été embauchés chez Rey puisque Moulinex versait une indemnité d’embauche aux entreprises qui reprenaient du personnel. »
« Cette fermeture fut une grosse perte financière pour la ville se montant à 4 millions de francs (609 800 €) qui étaient reversés à Mamers, or ce fut la Communauté de communes qui a repris la zone industrielle en ré industrialisations .» Françoise Thibault est entrée comme salariée chez Moulinex le 13 avril 1970.
« J’y ai toujours travaillé. Avec ma famille, c’était ma vie. »
« Quand l’usine de Mamers a fermé en 1997, j’ai été licenciée, puis mutée à Alençon sur la chaîne des cafetières. Une vie dure, avec des horaires de 6 h à 14 h. C’était difficile de s’y rendre autrement qu’en voiture, avec davantage de temps passé sur la route. »
« En rentrant du travail, il fallait s’occuper de la maison, donc peu de temps de repos. » « A jamais dans ma mémoire »
« J’ai été licenciée à nouveau en septembre 2001, certaines de mes collègues sont parties à l’usine de Fresnay-sur-Sarthe. Moi, j’ai été reconnue concernée dans le dossier amiante et, pour la retraite, on me donnait un an considéré comme salariée par période de trois ans de travail réel. Donc j’ai pu arrêter de travailler et prendre ma retraite, bénéficiant de neuf ans de période dite active à compte du 6 septembre 2001. »
« Moulinex, après plus de trente ans salariée, reste à tout jamais dans ma mémoire. On échange encore avec d’anciens et anciennes salariées et c’est toujours avec de la nostalgie. »