Larmes, alarme pour la nature
Jusqu’au 5 novembre, la Maison du Parc du Perche à Nocé accueille une installation d’art environnemental qui fait réfléchir sur le recyclage des déchets.
L’installation artistique Larmes, présentée dans le cadre prestigieux du Manoir de Courboyer à la Maison du Parc du Perche jusqu’au 5 novembre, est un cri d’alarme face aux excès de l’impact de l’activité humaine sur notre environnement.
Pour Jeff Lubrano, artisteplasticien auteur de l’oeuvre et concepteur de l’événement destiné à se renouveler et s’amplifier chaque année. « Larmes, c’est la Terre qui pleure des outrages qu’elle subit de la main de l’homme » . Cette installation pointe du doigt la pollution engendrée par le nonrecyclage des ficelles plastique des balles de foin, en même temps qu’elle sensibilise aux solutions qu’ensemble nous pouvons imaginer.
Chaque année en France 20 000 tonnes de ficelles de polypropylène sont utilisées pour le conditionnement des fourrages. Seulement 23 % sont recyclées, le reste finissant brûlé ou enfoui… 18 km de ficelle
La démarche de Jeff Lubrano est de récupérer des ficelles usagées pour les détourner et les transformer en matière à création, qu’il modèle ici en forme de Larme monumentale de 10 mètres de long, posée sur les collines du Perche comme un questionnement sur son propre avenir.
Entièrement écoconçue, la Larme est une structure en lames de bambou recouverte de dix-huit kilomètres de ficelles de balles de foin récupérées, lavées, conditionnées, soudées et tissées pour former un voile de plastique délicat et évanescent, dans une forme élancée évocatoire de la course folle de nos civilisations. Quel avenir ?
L’installation met en lumière l’action vertueuse des agriculteurs du Perche, qui prennent en charge de façon volontaire la collecte d’une partie de ces déchets plastique. Mais elle sensibilise aussi les autres acteurs de nos campagnes au contact de ces produits – les propriétaires de chevaux, les cavaliers, les centres équestres, les refuges notamment – qui n’ont pas encore de solution de recyclage et pour lesquels il est temps d’imaginer de nouveaux points de collecte. Amoureux et propriétaire de chevaux, Jeff Lubrano souhaite avec cette Larme démontrer que de nouveaux usages sont à inventer pour le bien-être de tous.
Ces gestes engagés esquissent une nouvelle forme d’art environnemental, et suggèrent un projet d’avenir à l’échelle de ce territoire merveilleux du Perche, avec l’ensemble des partenaires de cette première édition : le Parc naturel régional du Perche, la Chambre d’Agriculture de l’Orne, les GVA de l’Orne, et Adivalor, la filière française de gestion des déchets de l’agro fourniture. Tous s’unissent pour transformer, ensemble, cette Larme de peine en larme de joie.