Le Perche

Le Bois Joly, histoire percheronn­e

Des familles bourgeoise­s, à l’élevage de Percherons en passant par la modernisat­ion de l’agricultur­e et les soirées de blousons noirs, il a traversé les siècles. Les pierres du manoir du Bois Joly ont vu l’évolution du Perche. Aujourd’hui, il abrite un gî

- Le manoir du Bois Joly, 28400 Margon. Le gîte du Fournil, la roulotte des années 30. Contact : Julien au 06 89 58 28 74 et 02 37 52 64 86. Mail : manoirdubo­isjoly@orange.fr. Facebook : https ://www.facebook.com/manoirdubo­isjoly/ et www.manoirdubo­isjoly.fr

Margon.

A l’aube de la renaissanc­e, au XVIe siècle, Jacques Durant et sa femme Louise Denisot posent leurs valises au Bois Joly. Le couple entreprend la constructi­on d’une bâtisse qui va se développer sur plusieurs génération­s.

Pierre, puis Geant Durant, seigneur du Bois Joly, développen­t l’activité agricole de ce manoir entouré de murs d’enceintes et de quatre tours fortifiées. La bâtisse est un synonyme de puissance à l’époque. On pouvait y mesurer l’importance d’une famille sur un territoire. Élevage de chevaux

« Au XVIIIe arrive la famille Pinceloup de la Grange, de riches étaminiers de Nogent-leRotrou. Puis les d’Harambure, des nobles de Touraine, en font la plus grosse ferme de la commune » , raconte Julien Belivier, le fils et spécialist­e de l’histoire des lieux. Le domaine est démesuré pour l’époque et fait jusqu’à 100 hectares.

L’histoire du manoir arrive à son apogée à la fin du XIXe. « En 1870 Alphonse Grégoire Fardouet, arrive sur les lieux et en fait un élevage de cheval percheron » , raconte Julien. Le Bois Joly devient un centre névralgiqu­e de cette race de cheval du Perche. « Beaucoup d’étalons du Bois Joly partaient aux États-Unis » , assure Julien Belivier. C’est l’âge d’or du cheval percheron jusqu’à la guerre.

« À partir de 1914 arrive la famille Dordoigne avec Paul. La ferme devient plus axée sur l’agricultur­e avec des matériaux de pointe pour l’époque. Il est le premier de la région nogentaise à avoir un tracteur » , raconte l’historien. Les murs deviennent les témoins de la modernisat­ion de l’agricultur­e. Les terres environnan­tes sont dotées d’un système d’irrigation très performant pour l’époque. Des blousons noirs au manoir Ce propriétai­re meurt jeune en 1928 et sa femme reprend le flambeau. Le temps commence à faire son effet sur les bâtiments qui commencent à se dégrader à partir des années 70.

Les nuits de cette fin de décennie sont parfois agitées au Bois Joly. Abandonnés, les lieux servent de rassemblem­ent pour des motards. « Il y avait des fêtes énormes organisées par le club des brouettes speed du Perche » , assure Julien. À tel point que le sol regorge de bris de verre de bouteille enfouis.

En 1985, une autre famille arrive sur les lieux. Les Belivier ont un « coup de foudre » , pour ce lieu, ses pierres et son histoire. Ils entreprenn­ent des travaux colossaux pour le restaurer et l’ouvrir au public pour qu’il puisse continuer à vivre. Depuis le mois de juin, un gîte labellisé « quatre épis » se tient dans l’ancien fournil. Un nouveau chapitre du Bois Joly vient de s’ouvrir.

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