Les Lavoirs, des lieux remplis de souvenirs
Mamers.
Cette année encore, le cadre et le lieu étaient propices à une belle journée particulièrement ensoleillée. En effet, les marcheurs se sont rendus au logis de Moullins, lié à la commune de Saint-Rémydu-Val. M. et Mme Favre les ont accueillis sur ce site qui déjà pour eux était un coup foudre il y a plus de vingt ans.
« Dès le premier contact et les premiers commentaires, nous nous sommes vite rendu compte de l’importance historique et surtout de la richesse de l’architecture de cette ancienne châtellenie devenue résidence d’été des abbés de la Couture du Mans » rappelle Michel Lucas, président des Marcheurs.
Ce site comprend essentiellement trois bâtiments restaurés qui ont fière allure aujourd’hui grâce à une restauration minutieuse et surtout à la passion de leurs propriétaires.
Le logis abbatial, reconstruit au début du XVe siècle, a retrouvé ses lucarnes décorées de crochets et surmontées chacune d’un fleuron, les ouvertures leurs meneaux, la tour-escalier son toit en poivrière, les frontons des portes reconstitués, la bretèche et les chimères au bas des pignons remises en état.
La grande salle médiévale du XIVe siècle, après l’incendie de 1417, avait perdu une grande partie de la charpente supportée par de gros piliers en bois.
La chapelle castrale SainteCatherine est construite en 1541, et comme beaucoup de chapelles malheureusement, souffrira lors de la Révolution. Elle perd ainsi sa voûte à croisée d’ogives en pierre, une partie des contreforts, les baies sont murées et surtout elle perd son retable qui est brisé à la masse. Aujourd’hui, elle retrouve une voûte en bois du plus bel effet et des contreforts en pierre.
Mamers.
Mardi a été une journée très particulière dans le Saosnois et plus particulièrement à Mamers. Plusieurs rendez-vous étaient donnés par l’Office de Tourisme de Mamers et Saosnois avec pour thème les Lavoirs.
Pour débuter l’après- midi, un rendez- vous était donné à 14 h 30 à l’Office de Tourisme de Mamers et du Saosnois pour covoiturage afin de se lancer dans la visite de plusieurs lavoirs dont celui de Courgains, puis Les Mées, Saosnes, Vezot et Mamers.
Chacun de ces lavoirs ayant leurs spécificités qui furent expliquées par Janine Chartier. Cette amoureuse des lavoirs a écrit, avec Annie Louveau, qui possède la même passion, un ouvrage remarquable titré Lavoirs en Sarthe.
Une conférence fut donnée ensuite à la salle des fêtes par les deux écrivaines suivie d’une séance de dédicaces.
Le matin, les deux femmes avaient préparé et monté une exposition à l’Office de Tourisme qui sera visible jusqu’au 4 septembre sur le thème des Lavoirs. Le Lavoir…
Lieu de travail, lieu de la parole libre de la femme, lieu de patrimoine, ces sites furent il y a quelques dizaines d’années encore utilisées par les laveuses et leurs filles, tous les garçons et hommes en étaient exclus.
Ces souvenirs occupent une grande place dans la mémoire des deux conférencières et écrivaines. Elles se souviennent « à la fin des années 1950, au début des années 1960, nous étions deux fillettes qui accompagnaient leur mère au lavoir et apprenaient les gestes du lavage du linge. Est-ce ce passé commun qui a suscité notre intérêt pour la contribution « La buée, une affaire de femmes » lors du colloque sur « l’eau, regards ethnographiques » organisé en Sarthe, en 2012 ? Ce n’est sans doute pas un hasard » .
Pendant deux ans, Janine Chartier et Annie Louveau ont parcouru les routes du département à la recherche des lavoirs communaux encore présents et ont consulté attentivement l’ensemble des dossiers d’archives concernant ces constructions dans la série 2 O qui rapporte les relations des municipalités avec la préfecture.
L’ensemble de ces recherches ont abouti à la réalisation d’un livre « Lavoirs en Sarthe » paru en mars 2015 puis à la conception d’une exposition de 11 panneaux : la buée, les progrès vers la machine à laver, la construction des lavoirs couverts, l’architecture, les matériaux, la restauration, les bateaux-lavoirs, les laveuses… Ces différents thèmes permettent une sensibilisation à ce patrimoine et sa préservation ; en même temps, ils sont une porte ouverte à des échanges passionnants sur la vie du village quand le lavoir était encore animé.