Le Perche

Ce sont les plus anciennes communes du Perche

À l’origine, la région du Perche était couverte par une immense forêt délimitant les territoire­s des peuplades gauloises alentour. Les premiers Hommes s’y sont installés il y a plusieurs siècles, mais pas à Mortagne ou Bellême comme on pourrait le croire.

- Clémence Boissard

Perche. Les paroisses (devenues communes pendant la Révolution) sont nées des implantati­ons successive­s, au coeur de ce massif, de population­s celtes, gallo-romaines, puis saxonnes. À ce titre, tous nos villages ont une origine très ancienne. Le lointain passé de certains d’entre eux nous est mieux connu en raison de découverte­s archéologi­ques. Tel est le cas, exemples situés aux environs de Mortagne, de Corbon, Sainte-Céronne ou Villiers-sous-Mortagne.

Epoque Romaine

Couverte de verdure, parcourue de cours d’eau, la région percheronn­e propose, au nombre de ses richesses, quelques-unes des plus belles forêts de France : Bellême, Réno-Valdieu, PercheTrap­pe et Perseigne, vestiges d’une histoire très ancienne. Les premières communauté­s humaines de notre région se sont, en fait, installées au milieu d’un vaste massif originel, désigné par les auteurs sous le nom de Sylva pertica. De nombreux silex taillés, aujourd’hui déposés dans les musées ou au dépôt archéologi­que d’Alençon, attestent de ces population­s installées en diverses clairières.

Ces communauté­s émanaient des peuples gaulois alentour, établis autour d’Évreux ( Éburovices), d’Essay et de Séez (Essuéens), du Mans (Cénomans) et de Chartres (Carnutes). Des population­s gallo-romaines, puis saxonnes vinrent les rejoindre entre les Ier et IIe siècles.

En raison des invasions barbares et des destructio­ns intervenue­s au IXe siècle, les traces de ce passé s’avèrent assez rares. Outre les silex, des pièces de monnaie, des médailles à l’effigie des empereurs romains Auguste et Tétricus, des tessons de poterie ont été exhumés par les archéologu­es. Aux environs de Mortagne, les vestiges de quelques sites importants, domaines ruraux ou hameaux gallo- romains ont également été découverts, près de Mauves et Corbon au XIXe siècle, plus récemment à Sainte-Céronnelès-Mortagne et à Villiers-sousMortag­ne.

Sainte-Cèronne

Au nombre des paroisses primitives, il convient d’inscrire Sainte-Céronne-lès-Mortagne, attestée au Ve siècle. Son nom perpétue le souvenir de l’évangélisa­tion d’une communauté villageois­e par Céronne, jeune femme originaire de Corneilhan (actuelle commune du départemen­t de l’Hérault). Céronne fonde un monastère en un lieu connu sous le nom de Montcacune. Elle fait édifier une chapelle.

L’église paroissial­e actuelle, d’époque romane, atteste de la continuité du culte suscité par cette sainte et de la ferveur populaire dont elle a fait l’objet, traduite par un pèlerinage qui s’est prolongé jusqu’au milieu du XXe siècle. En mémoire de cette première figure du christiani­sme dans le Perche, la nouvelle paroisse de Mortagne porte le nom de « Sainte-Céronne ».

Corbon

Situé au bord de l’Huisne, Corbon, petit village voisin de Mauves-sur-Huisne, était considéré comme la capitale du comté du Corbonnais qui relevait du pays d’Exmes. Un personnage reconnu par les souverains mérovingie­ns et carolingie­ns, devait, depuis Corbon, exercer son autorité sur la région.

Au IXe siècle, Corbon est dévasté par les Normands. Les habitants et leurs seigneurs choisissen­t dès lors le site de Mauves pour assurer leur défense à partir d’un puissant château qui, au Moyen Âge, contribue au contrôle de la vallée de l’Huisne. Mais le terme « Corbonnais » va cependant continuer à désigner notre région jusqu’à la création du comté du Perche, en 1114 par le comte Rotrou.

Villiers-sous-Mortagne

À Villiers- sous- Mortagne, commune aujourd’hui peuplée de 311 habitants, ont également été retrouvés des vestiges de l’époque gallo-romaine. Des fouilles archéologi­ques datant du XIXe siècle ont révélé au lieudit « La Simonière », l’existence d’une villa (nom latin désignant ici un domaine agricole). Plus récemment, au milieu des labours, les archéologu­es, par photograph­ie aérienne, ont repéré les traces de bâtiments disparus. À la fin du XIXe et au début du XXe, des fouilles avaient permis d’exhumer des restes de poteries, de tuiles, de briques. Un fragment de mosaïque, une broche en bronze et une pièce de monnaie ont daté le site du IIIe siècle. Quelques indices confirment l’existence de thermes.

En raison des découverte­s qui y ont été effectuées, Sainte-Céronne, Corbon, Villiers- sous- Mortagne, sont trois exemples attestés de « l’ancienneté » de nos villages. Il est probable que d’autres vestiges ou documents restent à découvrir qui nous en apprendron­t encore beaucoup sur le Perche et son histoire.

PRATIQUE

Documentat­ion à consulter : Histoire du Perche, par Philippe Siguret, et Cahiers percherons (Éditions Amis du Perche).

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Sur la trace des plus anciennes communes du Perche.

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