Le « petit patrimoine » lui dit merci
Véronique Abelès, aussi connue sous son nom d’artiste Véronique de Sainte Marie, est au service du patrimoine. Surtout de ce qu’elle appelle le « petit patrimoine ». Après Bellême et Alençon, elle a posé ses valises à Longny-au-Perche il y a trois ans.
Longny- les-Villages.
Telle une abeille qui butine de fleur en fleur pour en prendre du pollen, Véronique Abelès passe de maison ancienne en maison ancienne, mais pour leur apporter une cure de jouvence. Depuis une vingtaine d’années, le rituel est rodé, elle achète un bien, le restaure pendant environ trois ans, le revend, achète un autre bien, et recommence.
Pizieux, Alençon, Bellême, Longny…
Après un manoir à Pizieux, un petit hôtel particulier à Alençon, le deuxième presbytère de Bellême, elle a choisi une maison bourgeoise estimée aux alentours de 1830 située dans le centre de Longny-au-Perche. Cela fait trois ans qu’elle y habite et, si vous avez bien suivi, c’est bientôt l’heure pour elle de déménager. Pour sa prochaine destination, Véronique a de nouveau eu un coup de coeur pour Bellême. « L’une des premières maisons de la place de l’église, se réjouit-elle. Elle est atteinte de mérule, d’humidité tout le long de la gouttière. J’ai déjà restauré une maison avec ce problème… » Il y a beaucoup de travaux mais cela ne lui fait pas peur.
Véronique se définit comme une adoratrice du « petit patri- moine », à savoir les maisons anciennes, jardins privés, presbytères, manoirs… Ces bâtiments dont on passe devant sans spécialement faire attention alors qu’ils renferment des histoires, eux aussi. « Si les maisons ne sont pas restaurées, elles ne sont pas forcément attirantes » , reconnaît celle qui s’attache à conserver l’aspect ancien, tout en y laissant sa patte.
À travers la photo
Elle a découvert cette passion à travers la photo. Après avoir été formée à l’école des métiers d’art, spécialisée dans l’art mural, elle devient peintre, graphiste, se lance ensuite dans la photo pour une agence spécialisée dans la santé. Quelques années passent, puis Véronique quitte Paris pour un projet d’architecture.
Parallèlement, elle commence à déménager de maison en maison. « J’ai repris la photo il y a trois ans pour montrer ce que je faisais » , souligne Véronique, qui a créé son site internet. Concernant la restauration, elle a appris en observant les ouvriers et en travaillant avec eux, pour les enduits, les badigeons… « Je participais déjà à des chantiers à 18 ans », souritelle. Tout en apprenant auprès de stages de Maisons paysannes de France, par la suite, c’est elle qui animera ses propres stages pour prodiguer des conseils de restauration aux intéressés. « Quand je démarre quelque chose, je le fais à fond » , lance-t-elle.
Véronique restaure certes pour son plaisir et celui de son mari, féru d’histoire, mais aussi parfois pour d’autres particuliers grâce au bouche-à-oreille. Exemple avec une ferme du XVIe siècle pour lequel elle a obtenu un premier prix de restauration des Maisons paysannes de France. « Je n’ai pas de préférences au niveau architectural, je m’adapte, même si ce serait plutôt les constructions du XVIIIe siècle. Je fonctionne sur coup de coeur » . Elle l’avoue, son mari et elle ne sont plus tous jeunes. Alors, ce déménagement à Bellême sera peut-être leur dernière destination, leur dernier projet.