Couturière, elle redonne vie aux costumes d’époque
Nicole Lecaille est passionnée de vêtements historiques. La couturière mortagnaise recrée à l’identique des costumes d’époque. Son travail sera exposé lors des Journées du patrimoine, les 16 et 17 septembre.
Mortagne-au- Perche. Sa maison est un véritable musée. Privé, pour l’heure. On y trouve une cinquantaine de costumes historiques, qu’elle a cousus à la main. Nicole Lecaille est une « grande passionnée » de vêtements d’autrefois. « J’ai commencé à m’y intéresser à l’âge de 10 ans » , confie la gérante de L’atelier couture, à Mortagne-au-Perche. Le déclic ? « J’avais vu Sisi à la télé ! » .
Première exposition à Mortagne
Depuis, l’Ornaise n’a jamais cessé de coudre. « J’ai appris à l’école. Jadis, on nous y enseignait le tricot, la couture, la broderie » , se souvient la quinquagénaire. La petite Nicole s’imaginait portant des robes d’impératrices. Elle a fait de son rêve une réalité : avec son association « Une danse, un costume, une époque », elle se glisse régulièrement dans une tenue du Second Empire.
Sa panoplie de costumes, véritable trésor, est le fruit de milliers d’heures de travail. « Pour confectionner un beau costume de bal, il faut compter entre 300 et 500 heures
de couture » , renseigne la Percheronne d’adoption (elle a vécu 20 ans à Aube, avant de s’installer à La Mesnière).
La collection made in Normandie court du 18e au XXe siècle. Pour la première fois, Nicole Lecaille dévoilera une vingtaine de créations à Mortagne- auPerche (salle des fêtes), les 16 et 17 septembre, à l’occasion des Journées du patrimoine.
Tous les vêtements sont des répliques exactes de modèles historiques. « Je reproduis sur la base du catalogue La mode illustrée. Il rassemble beaucoup de gravures et de textes décrivant les tenues » . Surtout, l’inventaire est concentré sur la période du Second Empire, si
chère à Nicole Lecaille. « C’est ma période favorite. Et puis, c’est celle qui intéresse mon
association », confirme-t-elle. « Une danse, un costume, une époque » plonge en effet dans l’ambiance de la cour de Napoléon III (l’association vient de s’implanter à Mortagne, lire encadré).
« Les femmes se sont avachies »
À travers les vêtements d’époque, la couturière raconte la vie d’autrefois. Elle a notamment une exposition s’intitulant « Une journée de la femme au Second Empire ». Elle regroupe sous-vêtements, costumes du matin, du midi, de l’après-midi, de sortie, de soirée, de bal. Sans oublier les nombreux corsages, à changer pour chacun des invités
reçus. « Au XIXe siècle, les aristocrates se changeaient sept à huit fois par jour » , résume Nicole Lecaille. Les femmes devaient supporter un corset « inconfortable » ,« serré » au point de « déformer le
corps » . Il y avait aussi la cage (sur laquelle reposait le poids des robes), les bas, la coiffure… pouvant peser plus de 3 kg ! Beaucoup de contraintes, en somme. « Le matin, il fallait compter quatre heures de préparation » . Au fil des reproductions, la couturière avance dans le temps jusqu’à l’avènement de Coco Chanel : « Elle a enlevé le corset, depuis, les femmes se sont avachies ! » .
Boutique à Mortagne
Avec sa cinquantaine de costumes historiques, Nicole Lecaille a-t-elle fait le tour de la ques
tion ? « Non, j’ai encore plein d’idées. Je me suis lancée dans la confection d’une robe de bal. Une réalisation compli-
quée, ça me plaît » , répond celle qui doit toutefois conjuguer avec son activité professionnelle. Depuis septembre 2015, elle a installé son commerce à Mortagne (23, rue des Quinze fusillés). Elle propose retouches et confection.
PRATIQUE
Grande exposition de costumes historiques (du 18e au 20e siècle), samedi 16 et dimanche 17 septembre, salle des fêtes de Mortagneau-Perche.