Avec Marie-Claude Debain, la tendresse s’invite au coeur de l’art

Mortagne-au- Perche.

Trois personnages tendres de terre cuite, assis sur des sièges fleurs en acier, happent le regard du passant et l’invitent à passer la porte. Parfaite allégorie de scènes qu’offrent les jardins publics de la France entière aux heures glissantes des fins d’après-midi d’étés chauds, ces oeuvres sont comme un prélude à l’exposition du travail de Marie-Claude Debain : depuis le 31 août, sculptures, monotypes, tôles découpées habitent La Galerie. Elle parle de « nous »

Marie- Claude Debain raconte notre vie, « c’est vous que je fais. Je vous regarde et bientôt vous serez dans l’une de mes oeuvres » , ditelle. L’artiste solaire, qui dans un passé lointain a exercé la profession d’infirmière, découpe des tôles d’acier, sculpte ou grave. Elle soude au fer les aciers qui ont pris vie et sens à la taille. Parfois, superposés, ces métaux se plaisent à jouer des ombres et lumières qui les caressent. Ses gravures, des monotypes comme le lui a inspiré le travail de Degas, possèdent une force expressive troublante. Évoquant les déchirures de l’exil des Syriens, l’artiste parvient à guider notre mémoire jusque dans un paral- lèle avec la Descente de Croix de Pierre-Paul Rubens. Dans les « Tables de la Loi », un ajout de papiers collés accentue un message que seul le dessin d’une silhouette évoque ailleurs, dans « Silence ».

La tendresse dans les bronzes, aussi : un père enveloppe de son bras son enfant qui, elle-même, du même geste enveloppe sa poupée.

Au fil de la découverte des oeuvres, une sérénité inattendue prend place, le visiteur est saisi.