Sortie du coma, elle accuse ses filles de vol
A 76 ans, Annick Chanteau se bat pour retrouver une vie digne. En proie à des problèmes familiaux, elle se dit avoir été volée par ses filles. Elle a déposé plainte auprès de la gendarmerie de Bellême et espère pouvoir se défendre.
Témoignage. Dans sa chambre du Foyer logement au Theil-sur-Huisne, Annick Chanteau est une femme fatiguée mais qui veut continuer à se battre.
Se battre pour retrouver une vie décente à 76 ans. Angoisses et peurs
De Mamers (Sarthe) jusqu’à Bellême en passant par La FertéBernard (Sarthe), Nogent-le-Rotrou et le Theil-sur-Huisne, cette ancienne assistance à domicile a vécu d’hôpitaux en hôpitaux et de maisons de retraite en maisons de retraite. Elle dit surtout avoir tout perdu.
« Mes filles m’ont tout pris, estime cette dame. J’ai été volée… » . Pour comprendre les faits, il faut remonter à décembre 2015.
À cette époque, la Sarthoise (NDLR : elle est née à Marolette), accumule les angoisses et les peurs.
« J’ai fait un coma à Nogent-le-Rotrou. On m’a emmené à l’hôpital. En tout, je suis resté quatre jours dans cet état-là » . « On se sert sur mon compte »
Pendant son hospitalisation, « mes filles ont pris mes clés et ont vidé mon appartement » . Depuis, elle enchaîne les mésaventures.
« J’ai retrouvé ma voiture avec les pneus crevés… Il y a également des prélèvements sur mon compte qui ne venaient pas de moi. Je pense qu’on se sert sur mon compte. Je n’ai plus rien. Vêtements, meubles, chaussures, papiers administratifs… » .
Elle dit même avoir retrouvé « des factures de téléphone ou des documents relatifs à la CAF (NDLR : caisse d’allocations familiales) avec ma signature sans les avoir signés » . « Je veux que ça s’arrête »
Ce qu’elle veut, c’est se défendre. « Je veux trouver un vrai ’’chez moi’’ pour être en sécurité » .
Et veut mettre un terme à cette situation, « je veux que tout cela s’arrête. Ce n’est pas une vie. Tout ce qui m’appartient doit me revenir » .
Le 25 août 2017, elle dépose une plainte en gendarmerie de Bellême, en relatant les faits. « Pour moi, je n’ai plus de famille. Il n’y a que ma petite-fille qui s’occupe de moi » . Contactée, la petite-fille déclare « avoir mal au coeur face à cette situation. Il faut arrêter avec la haine. J’aime ma famille mais cela me rend malade ». Elle ne préfère pas polémiquer, ni opposer telle ou telle personne, « l’union fait la force ». « C’est de l’abus de faiblesse »
Elle ne comprend pas « toute cette méchanceté. Mes filles m’ont fait passé des tests psychiatriques afin de me faire interner. Mais à chaque fois, cela ne fonctionne pas. C’est de l’abus de faiblesse mais je ne baisserai pas la tête » .
Pourtant, tout allait bien après la naissance de ses enfants, nés entre 1959 et 1969.
« La situation s’est dégradée avec le divorce en 1989. Il y a eu comme des représailles » .
Selon Annick Chanteau, aînée de dix personnes, « j’étais la fille qui fallait éliminer alors que je n’ai jamais volé personne » .