Le chauffard condamné à six mois ferme
Un Percheron a été jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel d’Alençon, vendredi 8 septembre, pour un délit de fuite et une course-poursuite.
Alençon. Jeudi 7 septembre, dans la matinée, les gendarmes effectuent un contrôle routier à l’entrée de Bellême. Une Opel Astra arrive à leur hauteur. Elle ralentit et, alors qu’elle est sur le point de s’arrêter, elle redémarre en trombe.
Le conducteur traverse le bourg à vive allure (alors que la vitesse est limitée à 30 km/h). Malgré les sommations des gendarmes (avertissement sonore et appels de phares), le chauffard refuse d’obtempérer et emprunte une route départementale à 170 km/h.
Une course-poursuite s’engage. Pendant près de 30 kilomètres, les infractions sont légion. Le conducteur de l’Opel franchit des lignes blanches, fait des embardées sur la gauche pour empêcher les forces de l’ordre de le dépasser, force le passage entre deux véhicules… Les gendarmes de la brigade de Bellême alertent leurs collègues afin de mettre en place des barrages pour stopper le chauffard. Ce dernier sera finalement interpellé dans le calme.
Vendredi 8 septembre, il était jugé devant le tribunal correctionnel d’Alençon, dans le cadre de la comparution immédiate. « Vu mon passé, j’ai paniqué. J’avais peur d’aller en prison » , explique-t-il à la barre. Le trentenaire est en effet en état de récidive légale et sous le coup d’un sursis avec mise à l’épreuve.
La veille de la course-poursuite, il a consommé des produits stupéfiants, à Mortagneau- Perche. « Je n’avais pas fumé depuis longtemps, j’ai réussi à arrêter » , répète le Percheron en proie à une addiction au cannabis depuis le décès de sa mère. Pacsé, père d’un enfant et propriétaire d’une maison, l’Ornais est bien inséré (il est embauché en CDI). Mais il admet : « Dès que je fume, je suis un danger public. »
Constat partagé par le parquet : « Le prévenu a mis en danger les forces de l’ordre, mais aussi les autres automobilistes et les piétons » , énumère Nelly Jousserand. La vice-procureur rappelle qu’au moment des faits, un marché se tenait à Bellême. « L’infraction est très grave et la peine probatoire n’est pas suffisante pour empêcher le prévenu de réitérer » , estime-t-elle, avant de requérir une peine d’un an de prison dont six mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve comprenant les obligations de travail, de soins, et l’obligation d’assister à un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Le ministère public requiert en outre l’annulation du permis de conduire, la confiscation du véhicule et le mandat de dépôt.
Des réquisitions suivies par le tribunal, excepté pour le mandat de dépôt. Le prévenu a pu repartir libre du palais de justice et aura la possibilité d’aménager sa peine avec le juge d’application des peines.