Réforme du RSI : « C’est l’inconnue »
Perche. Le Premier ministre Edouard Philippe a entrepris la réforme du RSI (Régime social des indépendants) qui doit prendre fin le 1er janvier 2018. Une bonne nouvelle pour les travailleurs indépendants ?
Commerçants, artisans, autoentrepreneurs et professions libérales, actifs et retraités, vont passer au régime général de Sécurité sociale, à partir de l’année prochaine. Coiffeuse à SainteScolasse-sur-Sarthe, Véronique Blin a initié le mouvement RSI 61 dans l’Orne, contre ce régime social qui a vu le jour il y a onze ans.
Elle veut croire au changement mais reste sur ses gardes. Du changement, oui, mais ?
« On ne sait pas où l’on va réellement. On veut bien croire au changement. Mais à condition qu’on ne soit pas lésé. On paie déjà trop cher sans rien avoir en assurancechômage, maladie… Mais il faut payer pour avoir quelque chose. A condition que ce ne soit pas prohibitif. »
« Allez à la Sécu (sécurité sociale), oui, pourquoi pas. Mais combien allons- nous payer ? Est-ce que ça va nous coûter plus cher. On ne sait pas trop ce que l’on va payer. C’est l’inconnue. »
Par rapport aux régulations qui posent un véritable problème aux professionnels, Véronique Blin ne s’en sort pas trop mal. Elle sait à peu près ce qu’elle va payer pour sa cotisation. La Percheronne reste impliquée dans le mouvement, elle continue à se battre plus pour les autres que pour elle.
Mais elle n’est pas à l’abri : « Demain, on peut me de- mander de verser 30 000 € sans justificatif ! Tout peut arriver. »
En mars 2015, elle avait activement participé à la mobilisation contre le RSI, à Paris, en mobilisant deux cars. Une marche entre le Mont-SaintMichel et la capitale a aussi été organisée. « Ces manifestations font parler. » Véronique Blin veut croire que ces actions « ont contribué à faire bou- ger les choses » : « La preuve, dit-elle, nos gouvernants se sont aperçus qu’il y avait des dysfonctionnements dans ce système. »
S’il faut redescendre dans la rue, la commerçante n’hésitera pas une seconde : « On a commencé à obtenir quelque chose. Ce n’est pas maintenant qu’on va lâcher. »