Vies en danger sur les chantiers
Ils garantissent le bon entretien des routes du Perche ornais. Pourtant, sur les chantiers, ils sont souvent sous la menace des automobilistes qui ne font pas attention à eux. Reportage.
Ils garantissent le bon entretien des routes du Perche ornais. Pourtant, sur les chantiers, ces ouvriers sont souvent sous la menace des automobilistes, au péril de leur vie.
Perche-en-Nocé. Ils sont reconnaissables à leur gilet et casque orange. ils oeuvrent au quotidien pour garantir la sécurité des automobilistes. ’’Ils’’, ce sont les ouvriers sur le bord des routes. 3 000 véhicules par jour
Ce jour-là, c’est un gros chantier. Celui de la route départementale 955, à hauteur de SaintJean-de-la-Forêt vers Bellême. Un tapis de jeu souvent utilisé. « C’est un axe beaucoup emprunté par les voitures, explique Franck Bonnet, chef d’agence des infrastructures départementales du Perche, service gestion du réseau routier au sein du conseil départemental. Environ 3 000 véhicules par jour » .
Pour la société Colas qui travaille avec le conseil départemental cette année, Alain Charpentier est responsable du chantier. « Nous sommes là pour faire une réfection de la couche de roulement par la réalisation d’un tapis d’enrobé » .
En tout, il sont sept à opérer. L’organisation est minutieuse, tout est bien ficelé. « Le chantier ne dure qu’un jour » .A la fin de la journée, ils auront réalisé 1 100 tonnes…Chacun sait ce qu’il doit faire. « Il faut respecter un certain nombre de passe sur l’enrobé. La tem- pérature est de 180° » . Prévoir en amont
Compte tenu de la grande circulation, il a fallu tout prévoir en amont. « Deux à trois jours en avance… Des panneaux de signalisa- tion ont été placés pour avertir les automobilistes. L’un des ouvriers a en charge de réguler le passage des véhicules » .
Il remplace, en quelque sorte, le feu rouge. « Cela débloque plus vite le trafic » .
Le métier n’est pas sans risque. « Le finisher (NDLR : engin mobile destiné à appliquer les enrobés bitumineux) doit faire attention aux véhicules qui parfois le frôlent. D’autant plus que les conducteurs ne font pas attention à nous (lire encart automobilistes) » . « C’est physique ! »
Chez eux, le rythme de travail est soutenu. « On part à 5 h 15 pour le début des travaux pour finir à 19 heures. Cela fait des bonnes journées. Il m’est déjà arrivé de voir des ouvriers dormir dans le camion pour se reposer » .
De surcroît, certaines tâches sont réalisées à la main, « quand on utilise le rateau ou la brouette pour transporter près de 100 kilos. C’est physique ! » .
Et pourtant, « nous venons au travail avec le sourire. Nous sommes comme une famille avec un vrai esprit d’équipe. On mange ensemble, on est solidaire… » .