Le Perche

Le Levothyrox lui gâche la vie

Habitante de Rémalard, Corinne utilise le Levothyrox pour soigner une maladie auto-immune liée à la thyroïde. Depuis le mois de mars, elle doit vivre avec de nouveaux effets secondaire­s. Elle a signé une pétition pour faire bouger les choses.

- H. Deshors

Malade de la thyroïde, Corinne utilise le Levothyrox pour se soigner. Depuis le mois de mars, elle doit vivre avec de nouveaux effets secondaire­s. Témoignage.

Rémalard-en- Perche.

Ce qui l’a alerté, ce sont les maux de tête. « Des migraines » , ajoute Corinne*, habitante de Rémalard, âgée d’une quarantain­e d’années. Problème, « je n’ai jamais mal à la tête » . Pertes de cheveux, palpitatio­ns

S’ajoutent à cela « de très grandes fatigues. Pendant trois mois, je n’avais qu’une envie : dormir » . Comme de nombreuses personnes, Corinne est touchée par les effets secondaire­s de la nouvelle formule du Levothyrox (NDLR : produit par le laboratoir­e allemand Merck), dont elle suit le traitement.

Pour rappel, ce médicament disponible uniquement sur ordonnance, est utilisé par les patients ayant des problèmes liés à la thyroïde. À la fin du mois de mars dernier, le laboratoir­e Merck a mis sur le marché une nouvelle formule du Levothyrox.

« On n’avait l’impression que rien n’avait changé, souligne Corinne qui souffre depuis l’âge de 19 ans d’une maladie auto-immune appelée la thyroïdite de Hashimoto, hormis la couleur et l’emballage » .

Pourtant, les nouveaux effets secondaire­s sont là. « D’autres ont eu des pertes de cheveux, des palpitatio­ns, des insomnies, troubles de la mémoire » .

La liste commence à être longue, d’autant plus qu’il existe déjà d’autres effets indésirabl­es déjà connus auparavant. « La prise de poids sans explicatio­n, les problèmes de sang, les absences liées au manque de concentrat­ion… Au quotidien, c’est très contraigna­nt. Cela vous bouffe la vie » . « Connaître la vérité »

Signataire de la pétition de Néo-nutrition qui a recueilli, pour le moment, près de 185 000 signatures, Corinne déplore le fait « de ne pas avoir été informée. On ne nous dit rien. Ce n’est pas normal. J’aimerais connaître la vérité. A l’avenir, y aura-t-il d’autres effets ? Est-ce dangereux pour notre santé ? » .

Autant de questions légitimes qui ne trouvent pas de réponses. « Peut- être qu’il faut un temps d’adaptation. Quand on augmente ou réduit le dosage, cela joue sur notre corps. C’est très compliqué » .

Quand on sait qu’il est très difficile de stabiliser la TSH (NDLR : hormone sécrétée par l’hypophyse), certaines personnes trouvent inadmissib­le d’avoir modifié ce médicament. « Nous ne sommes pas reconnus »

En participan­t à la pétition, « j’espère que cela fera bouger les choses » . Même si elle est consciente qu’ « il n’y a pas de traitement miracle qui me soignerait » , elle déplore le fait qu’« on ne soit pas reconnu par le monde médical ».

Très souvent, « les profession­nels ne comprennen­t pas nos symptômes, et la Sécurité sociale ne rembourse pas à 100 % ».

La ministre de la Santé a annoncé, vendredi 15 septembre, que l’ancienne formule du Levothyrox serait à nouveau accessible « dans quinze jours » pour les patients souffrant de troubles thyroïdien­s.

En France, cette hormone de synthèse est prescrite à 3 millions de patients, dont 80 % de femmes.

* Prénom d’emprunt, la personne souhaitant garder l’anonymat.

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 ??  ?? Face au scandale de la nouvelle formule du Levothyrox (nouvelle formule en bleu à droite), Corinne aimerait simplement avoir des réponses aux interrogat­ions.
Face au scandale de la nouvelle formule du Levothyrox (nouvelle formule en bleu à droite), Corinne aimerait simplement avoir des réponses aux interrogat­ions.

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