L’eau en question avec le SAGE
La Commission Locale de l’Eau a proposé une réunion d’information publique à Margon la semaine dernière, dans les locaux de la mairie. Le public était présent.
Margon.
Une bonne vingtaine de participants se sont ralliés à Philippe Ruhlmann pour prendre connaissance du SAGE en cours d’élaboration. Méconnu et mystérieux
Méconnu et mystérieux, le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux est un document qui permet de planifier, de coordonner et de hiérarchiser les éléments liés à la ressource hydrique d’un « bassin versant » .
Ce dernier est un réseau hydrographique généralement délimité par des lignes de crête, et dont les eaux suivent une pente naturelle vers un point de sortie que l’on nomme « exutoire » . Le bassin- versant de l’Huisne (2396 km2) s’inscrit dans le Bassin de la Sarthe qui dépend du S.D.A.G.E Loire Bretagne. Une structure technique et administrative complexe pour des enjeux qui ne le sont pas moins ! Ainsi, la CLE a pour mission de piloter le SAGE. Elle est composée de 21 membres.
Le spécialiste Vincent Toreau s’est chargé d’animer cette réunion où Michel Odeau (président CLE) et de quelques représentants associatifs ont pu débattre de manière constructive : la pêche et le milieu aquatique, les moulins à eau et leurs contraintes, l’intercommunalité, les riverains de l’Huisne, l’agriculture, et les consommateurs d’eau potable… Un rôle consultatif avant tout
Nombreux sont ceux directement concernés par les enjeux de cette ressource vitale au coeur de l’élaboration du SAGE, qui en est au stade de la consultation publique ! Mais plus pour longtemps car c’est en novembre que la commission locale de l’eau adoptera le SAGE révisé, étape qui précédera l’arrêté préfectoral.
La sécheresse, les crues potentielles, la protection et l’aménagement du milieu ne laissent personne longtemps en repos, voire inquiètent : « la présence d’une quarantaine de molécules chimiques a été objectivée dans l’Huisne, avec le triptyque habituel d’hydrocarbures, de phytosanitaires et de médicaments en tête de liste ! » , entendon… « on trouve encore de l’atrazine dans les nappes souterraines, alors que l’interdiction de ce désherbant remonte à 2002 » , précise un autre, évoquant la rémanence des polluants. Un constat malgré tout contrebalancé par les indices satisfaisants concernant le nitrate dissous dont les 2/3 proviennent de l’activité agri- cole : celui-ci oscille entre 15 et 20 mg/L, témoignant d’une amélioration marquée au fil des ans. « Nous n’avons pas vocation de police l’eau ! » rappela Vincent Toreau, « le SAGE est un panneau indicateur avant tout, une concertation dans la chaîne décisionnaire pour le bon usage de la ressource et sa valorisation » .
Dès 2018, la création d’un syndicat mixte devrait venir en renforcer l’efficacité dans sa mission de sensibilisation et d’orientation.