Le ballon ne tourne pas rond au club
Effectif en baisse, équipements insalubres, manque de soutien de la municipalité, le club de football de Saint-Germain-de-laCoudre, en sursis, pourrait disparaître. L’ancien président tire la sonnette d’alarme.
Saint-Germain- de- laCoudre.
C’est le cri d’alarme d’un amoureux de son club. Celui de Christian Bourgoin, l’un des responsables du club de football de Saint-Germainde-la-Coudre. Vestiaires insalubres
A la tête de la structure aux 40 années d’existence, l’avenir s’assombrit, jour après jour, selon lui. « De 92 licenciés il y a peu, nous sommes aujourd’hui 24 » . L’hécatombe.
Pire, « toutes catégories confondues, nous sommes déjà arrivés à 140 » .À l’époque, la santé du club était florissante. « Des moins de 7 ans jusqu’aux moins de 18 ans » .
Mais la faute à un déficit d’arbitres, « nous avons été freinés dans notre évolution » . Et c’est bien dommage car le club de Saint-Germain-de-la-Coudre avait un vrai potentiel.
Fier d’avoir créé l’école de football labellisée pendant neuf par la Fédération, l’ancien président a dû se résoudre à fermer cette structure.
« Nous n’avons même plus d’équipe seniors. Qu’allonsnous devenir ? » . Aujourd’hui, Christian Bourgoin est désabusé. Et en veut à la municipalité qui selon lui, ne fait rien pour arranger la situation. « Cela fait des années que nous demandons l’amélioration des équipements. Le bâtiment est vétuste, cela ne donne pas envie de s’entraîner ni de jouer. Les douches des vestiaires de 11 m2 sont insalubres » . « Je suis désappointé »
Ce que Christian Bourgoin ne comprend pas, c’est qu’avec « le legs de Raymond Bru, nous ne voyons pas les retombées de cette manne. Je suis désappointé. Il est important de faire des travaux dans la cité mais j’aurai aimé une aide de la commune » .
Pour rappel, à la mort de Raymond Bru, en 2012, Saint-Germain-de-la-Coudre avait appris que l’ancien coiffeur né en 1919 dans la commune lui léguait tous ses biens, soit 2,6 millions d’euros provenant d’actions en bourse et d’assurance-vie, un petit appartement parisien et quatre maisons à Saint-Germain-de-la-Coudre et au Theilsur-Huisne.
« Le club de football est l’une des plus grosses associations et pourtant, notre subvention n’est que de 1 000 euros. A titre de comparaison, à Ceton, elle est 3 200 euros, à Bellême, de 3 600 euros » . « Un crève-coeur »
Il avoue « boucler chaque année le budget de 9 000 euros en étant ric-rac. Je vais vendre des calendriers pour pouvoir faire rentrer un peu d’argent » .
L’ancien président qui a eu à coeur de développer le football à Saint-Germain-de-la-Coudre - « notre école avait jusqu’à cinquante enfants » - se dit « fatigué à la fois mentalement et physiquement » .
C’est son dernier combat, « on va prendre notre bâton de pèlerin et aller voir la municipalité » . La disparition de la structure ? « Ce serait un crève-coeur de s’arrêter comme ça » . Pourtant, « il va falloir prendre une décision. Trop, c’est trop ! » .
Avec seulement six personnes au sein du club, il se dit « prêt à donner un coup de main » . Mais ce sera le dernier et pas à n’importe quel prix…