La téléphonie mobile oublie la ruralité
La couverture mobile dans les zones rurales rencontre de plus en plus de difficultés. Les utilisateurs se sentent abandonnés, les maires montent au créneau.
Dans certaines zones du Perche, il devient de plus en plus difficile de téléphoner depuis son portable, tant la couverture mobile est dégradée. Récemment, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a publié une carte interactive des données qui mesurent les degrés de couverture mobile sur l’ensemble de la France métropolitaine.
Le principe est simple : on tape le nom d’une commune et on voit si celle- ci est parfaitement couverte ou pas. Faisons l’essai avec Bellême. D’après l’Arcep, le résultat est sans appel : la couverture est « très bonne » . Une légende apporte des informations supplémentaires : « Vous devriez pouvoir téléphoner et échanger des SMS à l’extérieur des bâtiments, et, dans la plupart des cas, à l’intérieur des bâtiments. »
Sur le terrain, c’est une tout autre histoire. Les élus de la Communauté de communes des collines du Perche normand, dont fait partie Bellême, ont adressé un courrier à Orange dans lequel ils font part de leur mécontentement en termes de couverture mobile.
« Il est nécessaire que nous nous mobilisions. » Vincent Segouin, maire de la cité bellêmoise, invite les autres élus à se rendre sur la plate Francemobile pour « dénoncer ce problème récurrent » . « Plus nous serons nombreux à nous mobiliser, plus nous aurons du poids auprès d’Orange et des autres opérateurs. »
La téléphonie « se dégrade » : « La réception est souvent coupée pendant les échanges téléphoniques. Sans compter qu’il y a des zones où il n’y a rien. »
Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des automobilistes s’arrêter sur le bord de la route pour téléphoner… Mais qui galèrent à tenir une conversation tellement le réseau est mauvais. « On régresse »
« On régresse » , déplore Vincent Segouin. Et ce, quels que soient les opérateurs. « C’est un vrai frein au développement économique de notre région. C’est un frein à l’achat d’habitats dans les zones rurales. Sans parler d’internet. Les maisons sont dévaluées et laissées à l’abandon. »
« Il faut que nous nous manifestions pour faire faire savoir que nous nous trouvons dans un point noir. »
« L’Etat va nous imposer de payer nos impôts en ligne. Très bien, mais comment allons-nous faire ? On devient un désert mobile. »
Lui et Annick Bruneau, en tant que conseillers départementaux, avaient pris l’engagement de tout faire pour améliorer la situation. « Nous sommes en communication permanente avec Orange qui a un problème d’émission d’ondes sur les fréquences qui sont envisagées car l’opérateur doit les réduire. »
Orange propose des solutions intermédiaires avec les femtocell. Ces boîtiers permettant d’améliorer le réseau dans un périmètre restreint peuvent être aussi bien utilisés par les professionnels que les particuliers.
Pour ces derniers, seuls les abonnés du foyer peuvent se connecter dessus. Pour les professionnels, la connexion est ouverte aux personnes qui se trouvent à proximité.
Cette solution a été évoquée lors d’une réunion communau- taire. « Nous réfléchissons à la mise en place ce système. » La municipalité a le projet d’en installer dans les zones blanches de la cité.