Le Perche

Un livre sur l’Abbé Marcel Poulain, de curé à résistant

La population bellêmoise se souvient d’un homme dévoué, au service des autres et actif pour sa commune. Un ouvrage a été publié sur sa vie.

- « L’abbé Poulain, Curé et Résistant dans le Perche » aux éditions de l’Etrave, disponible en librairies et maison de la presse. (14 euros).

Figure emblématiq­ue de la cité percheronn­e où il a officié pendant trente ans, l’Abbé Marcel Poulain fait aujourd’hui l’objet d’un ouvrage « L’Abbé Poulain, curé et résistant dans le Perche. » « Un homme hors du commun »

« Quand j’ai lu que la ville allait donner le nom de « Abbé Marcel Poulain » à une place de la cité, j’ai pensé qu’il serait important d’expliquer à tous ceux qui ne l’ont pas connu, qui était l’Abbé Poulain, et pourquoi on allait donner son nom à une place, » explique Jacques Roger, curé de Bellême, cousin du père Poulain, et auteur du livre.

« Le Père Poulain dirait certaineme­nt qu’il n’a rien fait d’extraordin­aire, seulement essayé de bien accomplir son métier d’homme, de chrétien, et de prêtre. C’est vrai, mais tout de même, c’était un homme hors du commun ! »

En effet, Marcel Poulain, issu d’une famille modeste de paysans du Pays bas-normand, a fait son séminaire à Sées, et fut ordonné prêtre en 1936. L’année suivante, il est nommé vicaire à la paroisse Notre-Dame d’Alençon, où il restera jusqu’en 1943. Officine de faux papiers

La ville est occupée, l’Abbé Poulain résiste à sa façon, il avait monté une officine de faux papiers dans le clocher de NotreDame, et confie « la panoplie du parfait faussaire » à JeanDomini­que Boucher, enfant de choeur de 16 ans.

« Une boîte à chaussures avec cartes fraîchemen­t imprimées, lot de tampons, un folioteur, et dans des enveloppes, des photos de visages inconnus, ceux pour qui la fausse carte signifiera­it sécurité et espoir. »

Il initie même Jean-Dominique à imiter la signature du fonctionna­ire de la Préfecture ! « J’étais mêlé à toutes sortes d’activités qui m’eussent conduit tout droit à la déportatio­n, si une nomination assez inattendue n’était venue. En octobre 1943, j’étais nommé curé à la Chapelle-Souëf, pays tout à fait inconnu, situé dans le Perche, région tant redoutée, en ce temps-là. Vu du pays bas-normand, le Perche était comme la Sibérie !» écrit-il. Toujours au service des autres

Il restera six ans à la ChapelleSo­uëf, où il entretient de bonnes relations avec les Percherons, mais, lui assène l’un d’entre eux, « si vous voulez que ça marche, ne leur parlez pas de religion ! » ou « ma fille est très attentive à ce que vous lui dites, mais M. le curé, tout de même, dites-lui des choses croyables ! »

En 1943, il est nommé curédoyen de Bellême, où il sera très actif, tout en accompliss­ant son ministère de prêtre. Il s’occupe de bon nombre d’associatio­ns, dont la musique l’Etoile bellêmoise, il construit la Maison des jeunes, organise des tournois sportifs, des kermesses, et des colonies de vacances.

« Ceux qui l’ont côtoyé se souviennen­t avec émotion de sa stature d’homme robuste, solide, bienveilla­nt et souriant, toujours au service des autres » écrit Jacques Roger.

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Marcel Poulain sur les marches du presbytère à son arrivée à Bellême le 21 novembre 1949.

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