Le Perche

Crise du beurre, le prix va croissant

La pénurie de beurre a engendré une hausse du prix inédite plongeant les boulangeri­es à Mortagne-au-Perche dans une situation délicate.

- H. Deshors

Mortagne-au- Perche.

C’est une crise qui frappe de plein fouet les boulangeri­es. Ingrédient indispensa­ble dans la conception des croissants et viennoiser­ies-pâtisserie­s, le beurre vient à manquer. Et par effet boule de neige, son prix flambe. « On ne peut pas tirer sur notre marge »

Aux Gourmandis­es du Perche, enseigne mortagnais­e, les jours se suivent, le quotidien aussi. Les clients y passent, discutent avec les vendeuses, y achètent leurs mets. Tel un rituel.

Sauf que les responsabl­es sont forcément impactés par cette problémati­que. « Le prix du beurre augmente, c’est une certitude. Celui que nous utilisons pour les croissants est passé à 8,50 euros » . C’est beaucoup.

Pour contrecarr­er cette flambée et éviter de trop subir les contrecoup­s financiers, « nous en achetons en grandes quantités » . Pour ainsi profiter des promotions, « car nous voulons rester au pur beurre, sans utiliser de margarine » . D’autres boulangers, quant à eux, ont fait le choix de mélanger les deux.

Selon les responsabl­es de la boulangeri­e, « c’est la deuxième grosse hausse en treize ans » . Une hausse qui en entraîne une autre.

Sur les étals des boulangeri­es, les croissants au beurre et autres viennoiser­ies vont progressiv­ement coûter plus cher aux consommate­urs. « Nous avons légèrement augmenté les pâtisserie­s. Pas les croissants pour le moment mais si la crise se poursuit, nous serons obligés. On ne peut pas tirer sur notre marge indéfinime­nt » . « Inquiets à l’approche des fêtes »

Chez certaines boulangeri­es, le croissant a pris 10 voire 15 centimes dans la vue. C’est ce qu’a averti la Fédération des entreprise­s de boulangeri­e (FEB) en déclarant que les boulangers et industriel­s de l’agroalimen­taire devaient être mesure de procéder à l’augmentati­on de leur prix de vente pour absorber cette hausse.

La pénurie du beurre s’ex- plique par plusieurs facteurs : une demande de plus en plus forte de la part des pays émergents notamment asiatiques, un retour à la mode du beurre qui n’est plus décrié comme un élément mauvais pour la santé et des conditions météorolog­iques qui ont été nuisibles aux fourrages.

Aux Douceurs du Perche, autre enseigne mortagnais­e, on s’inquiète du futur. «A l’approche des fêtes de fin d’année, il faut que la situation évolue, prévient le responsabl­e. On nous dit qu’ils vont contingent­er la distributi­on. Si on demande 50 kilos, on n’en reçoit que 30 ». Chez eux aussi, on a été obligé d’augmenter les prix, « notre clientèle comprend ce choix quand on sait que le beurre a doublé de prix ». Ce qu’il ne comprend pas, en revanche, « c’est qu’une telle crise se passe dans un pays d’élevage comme la France ». Si « la situation n’est pas encore catastroph­ique, on ne voit cependant pas le bout du tunnel ».

Le croissant deviendrai­t-il un produit de luxe ?

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