Il plante un potager responsable, comme valeur de partage avec son fils
Fabien Grenet, habitant à Paris la semaine et à Bretoncelles le week-end et les vacances, a décidé de créer un petit « Potager perché » dans son jardin. Outre le retour à la terre, c’est surtout pour transmettre des valeurs à son fils, Téo. Rencontre.
Bretoncelles. « Comment poussent les légumes, comment fonctionne un potager… Quand on habite dans une grande ville, on peut vite l’oublier. La tentation est forte d’aller au restaurant ou de commander à emporter ». C’est pour retrouver les valeurs de la terre, et les transmettre à son jeune fils, que Fabien Grenet a créé son « potager Perché ».
Travailleur indépendant à Paris, il a découvert le Perche grâce aux fondateurs de Mutinerie Village, un espace de coworking (travail partagé) ouvert en 2014 à Saint-Victor-de-Buthon (entre La Loupe et Nogent-le-Rotrou). Ce sont également eux qui ont ouvert le premier Mutinerie trois ans auparavant dans la capitale. C’est ainsi que Fabien Grenet vient, régulièrement, dans le Perche. Ne pas épuiser la terre
Tombé amoureux de la région, il achète une longère à Bretoncelles en juin 2016, au coeur d’un petit hameau tranquille. Cette résidence secondaire « au vert » lui sert les week-ends et pendant les vacances. Plutôt que d’entretenir un jardin « classique », Fabien a l’idée de créer un potager, luimême inspiré de celui en expérimentation au Mutinerie Village. Mais pas seulement : « quand j’étais petit, je faisais du jardinage avec mon père et mon grand-père, se rappellet-il. Cette envie est revenue, et cela allait avec mon projet d’installation ».
Quelques bacs en bois installés pour « ne pas épuiser la terre » , une serre bricolée, Fabien plante ensuite une cinquantaine de légumes. Au menu, selon les saisons : courgettes, épinards, courges, poireaux, plantes officinales, haricots, rhubarbe, poires… « C’est juste pour mon plaisir et faire de petites réserves et avoir des légumes frais l’été, glisse Fabien. J’en donne aussi aux voisins et à Paris. » Même si son but n’est pas de devenir autosuffisant, cette année, il a tout de même récolté 60 kg de légumes sur ses 12m2 !
Comme Fabien Grenet n’est pas souvent à Bretoncelles, il a dû trouver des astuces pour que son potager « soit le plus autonome possible ». « Pour l’arrosage, j’utilise des pots en terre cuite appelés ollas ou oyas, qui me permettent de tenir quinze jours sans avoir à arroser » . Un autre exemple avec le choix de plantes perpétuelles, comme les poireaux, échalotes, oignons, ainsi que des variétés rustiques « plus résistantes » : épinards, ail des ours, ciboule de Chine, chou vivace ou Daubenton.
Fabien souhaiterait développer la permaculture, « parce qu’il faut laisser faire la nature le plus possible. Mais j’en suis loin ». Livres et blogs
Toutes ses connaissances, Fabien Grenet les doit à ses lectures. Dans les quelques livres qu’il a achetés mais aussi sur des blogs de passionnés qui partagent leurs expériences, tentatives, astuces… L’habitant de Bretoncelles a lui aussi immortalisé son initiative sur un site et une page Facebook. Un moyen de suivre son actualité et ses récoltes.
Evidemment, outre les lectures, « c’est sur le terrain qu’on apprend » . Et c’est justement ce qu’il veut apprendre à son fils, Téo, 6 ans. « Je veux transmettre cette curiosité, cet intérêt. Lui montrer que ça ne vient pas comme ça, que, parfois, les légumes ne poussent pas… Je me souviens de la première fois que j’ai planté une patate et que j’en ai récupéré une dizaine. C’est un plaisir pour un enfant de mettre les mains dans la terre et de manger des légumes qu’il a plantés. » Des sourires et du partage.