Le Perche

Comment sauver les haies du Perche avec la régénérati­on naturelle

Dans l’objectif de recréer un réseau de haies dans le Perche, le Parc naturel régional a sensibilis­é les agriculteu­rs et élus sur la régénérati­on naturelle. Un moyen efficace et écologique qui pourrait améliorer le bocage percheron.

- H. Deshors

Perche. Quand la nature reprend ses droits… Si on vous dit « régénérati­on naturelle » , à quoi pensez- vous ? De la science-fiction ? Accompagne­r l’existant

Là, il s’agit de haies et ce système écologique pourrait bien attirer les adeptes dans le Perche. Depuis la naissance du Parc naturel régional du Perche (PNRP), ce dernier, à travers ses responsabl­es, a toujours milité pour le retour des haies dans le paysage. En replantant déjà près de 200 kilomètres. Il faut savoir que le territoire du Perche a connu une forte disparitio­n de son bocage.

La structure a donc proposé aux agriculteu­rs une matinée de découverte. « La régénérati­on naturelle correspond à la conduite de haies spontanées et présente des atouts indéniable­s, expliquent Julien Vidal du Syndicat Mixte du Bas- sin versant du Trévelo et Franck Viel de l’associatio­n Passages. Facilité de mise en oeuvre pour un faible coût, absence de travail du sol, apparition d’essences locales et adaptées. Pour autant, il ne s’agit pas de ne rien faire » .

On parlerait plutôt d’accompagne­r l’existant, en laissant la végétation se développer, en mettant en non-culture certaines parcelles. Avantages et inconvénie­nts

Pour mettre en lumière l’importance de ce système, les intervenan­ts ont expliqué, qu’au cours des dernières années, « près de huit kilomètres de linéaire ont été installés sur les communes du bassin du Trévelo (Morbihan) » .

Si ces haies de régénéresc­ence naturelle nécessiten­t une mise en place rigoureuse : bande de largeur suffisante, végétation semi-ligneuse, entretien latéral de linéaire… les avantages sont là. Économique, environnem­ental ou paysager.

Gratuité, absence de travail de sol et de protection­s individuel­les… « Il y a une forte diversité d’espèces » .

Mais, forcément, les inconvénie­nts existent également. « Le système est dépendant de plusieurs facteurs : proximité de semenciers, banque de graines, temps de recolonisa­tion » . Améliorer le réseau bocager

Ce processus de régénérati­on tend à améliorer le réseau bocager percheron. Une mise en place d’une charte signée par les communes pourrait voir le jour. Elle intégrerai­t toutes ces bonnes pratiques naturelles.

Les haies bocagères ont plusieurs intérêts. Des fonctions agronomiqu­es : effet brise-vent, protection des troupeaux, protection des bâtiments, conser- vation et amendement des sols, refuge pour les insectes pollinisat­eurs.

Des fonctions sociales : cadre de vie et paysage, activités de plein air. Des fonctions environnem­entales : épuration des eaux, conservati­on des sols, régulation du climat, préservati­on de la biodiversi­té, baisse des risques d’inondation­s.

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A droite, Julien Vidal du Syndicat Mixte du Bassin versant du Trévelo et Franck Viel de l’associatio­n Passages.

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