La compagnie Les enfants perdus à la conquête de la Chine
La compagnie de théâtre Les enfants perdus, du Mêle-sur-Sarthe, est partie en Chine pour présenter son spectacle. Un voyage étonnant chargé de rencontres et de partage.
La compagnie Les enfants perdus rentre tout juste de Chine où elle a tourné son spectacle La famille Frapélini durant quinze jours. Elle était invitée par le festival de théâtre de Wuzhen et le prestigieux International Festival of art de Shanghai.
Barrière de la langue
Etonnant… C’est le mot qui revient à la bouche de toute l’équipe, car la première sensation, c’est de se retrouver en situation d’illettrisme. Rien de commun dans la langue et dans l’écriture… Tout devient plus compliqué, pour se diriger, faire des courses simples. « C’est bête, mais nous étions obligés de choisir des restaurants où les cartes comprenaient des photos pour savoir à peu près ce que l’on mange ! » , explique Rémi, qui joue le grand frère dans la pièce. Mais ces petites contraintes ont été minimes par rapport à la qualité d’échange et de rencontre durant toute la tournée.
La compagnie a commencé sa tournée à Wuzhen, un ancien village traditionnel sur l’eau, transformé en parc naturel, où il y a un très grand festival de théâtre. « Nous y avons joué 6 fois et toujours avec le même plaisir. Au fur et à mesure des représentations, nous avons traduit en chinois des mots ou des répliques spécifiques pour aider le public à suivre notre histoire. Cela été difficile car le chinois est une langue très chantante où l’intonation a une très grande importance. Si l’on prend par exemple le mot « Ma », il a cinq ou 6 significations différentes en fonction de comment on le prononce » , se souvient Sophie, qui joue la maman dans La Famille Frapélini.
Mille contrastes
Suite du périple dans la majestueuse Shanghai. « C’est une ville incroyable aux mille contrastes. Les buildings de cent étages font face à la vieille ville et ses minuscules maisons. Ici, nous avons joué au R.A.W., le Festival le plus prestigieux de l’année. Des centaines d’artistes du monde entier s’y croisent et c’est un grand bonheur de s’y trouver. Notre périple était jalonné de représentations, de rencontres, de conférences, d’échanges… Mais aussi de visites car nous avons pris le temps de parcourir la ville ».
Grégoire, 13 ans
Lorsqu’on demande à Grégoire, qui n’a seulement que 13 ans et qui joue le petit frère dans la pièce, si ce n’est pas trop dur de partir si loin sans ses parents, il vous répond immédiatement : « Pas du tout ! C’est une énorme chance de faire un voyage comme celui-là, et en plus, de faire du théâtre de manière professionnelle. Je suis très heureux de jouer dans ce spectacle, l’équipe est vraiment super avec moi. Je ne suis pas considéré comme un petit, je suis un membre de l’équipe comme tout le monde ».
Laurent Cottel, le directeur artistique de la compagnie Les enfants perdus, livre son impression. « C’est merveilleux d’avoir la chance de pouvoir exporter son art aussi loin, de rencontrer différentes cultures et de s’enrichir sans cesse. Nous avions déjà joué au Maroc, après la Chine, nous allons tourner en Espagne, retourner au Maroc et une nouvelle série de représentations est envisagée en Chine, Taiwan et Japon… » . Encore de merveilleux souvenirs à fabriquer et à nous partager !