Le Perche

Gama, 27 ans, refugié à Nogent

Il y a tout juste un an, vingt-six migrants étaient arrivés à Nogent-le-Rotrou. Depuis, certains sont partis, d’autres sont arrivés. Gama, un Soudanais, est resté. Il nous livre ses sentiments sur sa nouvelle vie.

- H. Deshors

Prénom : Gama. Age : 27 ans. Nationalit­é : Soudanaise. Statut : réfugié. « Au Soudan, la crainte et la peur »

Il est tout juste 15 h 45, ce vendredi 10 novembre, quand Muhammed Ahmed Gama nous ouvre les portes de son appartemen­t dans le quartier des Gauchetièr­es. Un grand sourire sur le visage. Ici, on est accueilli comme un roi. Du thé, du café, une boisson…

Il y a tout juste un an, il faisait partie des vingt-six migrants à quitter la Jungle de Calais pour venir s’installer à Nogent-le-Rotrou. Aujourd’hui, que de chemin parcouru.

Le jeune nogentais en est conscient. « Tout va bien ! Je suis heureux de vivre en sécurité, dans une belle ville comme Nogent » . Avant de poser le pied sur le sol nogentais, Gama avait passé

dix mois à Calais, « de janvier à octobre, se souvient-il. On dormait dans des tentes » . Un moment forcément difficile pour lui, « la vie était dure. Certains donnaient une mauvaise image en volant des choses. Comme des vélos » . Avant cela, il avait dû quitter son pays, le Soudan, en 2013 « pour fuir la guerre. Là-bas, on vit avec la crainte et la peur » . Direction l’Italie. Puis Nantes, dans un squat.

Quand on lui demande ce qu’il pense du territoire nogentais, il évoque aussitôt toutes les personnes qui l’ont aidé. « J’ai rencontré beaucoup de monde qui était là pour nous. Les bénévoles de l’associatio­n ont été formidable­s » . Rester à Nogent Gama a pu profiter des animations culturelle­s locales. « Je suis allé trois ou quatre fois à l’Arsenal, j’ai participé au festival du Thé Vert (NDLR : en juillet à Nogent-le-Rotrou) et à Du bruit dans les longères (NDLR : en septembre à Préauxdu-Perche, dans l’Orne) et au feu d’artifice à Condé- surHuisne (NDLR : Orne) » . Il avait aussi chaussé les crampons pour des parties de football, « j’ai un peu arrêté, avoue-t-il, le sourire en coin. Je dois reprendre ».

Il est surtout surpris de l’accueil des Nogentais, « les gens

sont très gentils » . Depuis le début du mois de septembre, Gama travaille au Comité de bassin d’emploi, « dans la peinture. Je suis content de pouvoir travailler. En même temps, je suis des cours de français. Je fais des progrès

jour après jour » . Il aimerait, dans les prochains mois peut- être, apprendre à jouer de la guitare. S’il regarde toujours les informatio­ns en arabe, pour ce qui est de nos programmes télévisés, Gama est muni de son cahier, « j’écris les mots en français que je ne comprends pas » . Il a dû aussi apprendre la cuisine française, « c’est assez compliqué » .

Son avenir ? « J’aimerais rester à Nogent-le-Rotrou. Je m’y sens bien ». En arrivant ici, il y a un an, il voulait « changer de vie ». Il a réussi son pari.

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Avant de poser le pied sur le sol nogentais, Gama avait passé dix mois à Calais. Aujourd’hui, il se sent bien ici.

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