Le Perche

Plusieurs spécialité­s pour se diversifie­r

C’est l’une des plus anciennes du secteur avec la Confrérie du Goûte-boudin de Mortagne et des Rillettes Sarthoises de Mamers. La Confrérie des Fins Gourmets de Longny-au-Perche valorise, elle, le plat de tripes. Mais pas seulement.

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Longny- les-Villages.

Quand une habitude devient une tradition puis une spécialité. Il y a quelques décennies, Longny-auPerche accueillai­t un important marché aux bestiaux à l’occasion de la Foire du 1er mai. « Elle était célèbre pour les transactio­ns de bovins et chevaux de trait. Tous ces marchés conclus avaient coutume de se terminer autour d’un plat de tripes arrosé d’une bolée de cidre. Le fumet de cette spécialité gastronomi­que locale embaumait la cité » , écrit Alain Gourmanel, secrétaire actuel de la confrérie longnycien­ne.

Pas étonnant, donc, qu’en 1970, la confrérie gastronomi­que Les Compagnons du Plat de Tripes ait vu le jour, sous l’égide de Daniel Lejeune. Trois spécialité­s

Parce que les abats étaient moins demandés, la confrérie s’est mis en tête de valoriser un nouveau produit. « C’est ainsi que les grands dignitaire­s de la confrérie ont pensé au gibier et aux champignon­s, véritables trésors des sousbois percherons ». Le choix se portera donc sur les terrines forestière­s, et le nom change en 1992 pour devenir la Confrérie des Fins Gourmets de Longnyau-Perche. « La confrérie, et son grand maître Jean-Louis Pallu, s’est approprié un nou- veau produit en 2006, le pâté de lapin », se rappelle Alain Gourmanel, membre depuis vingt ans. Trois événements

Tous les ans, elle organise trois manifestat­ions majeures : le championna­t de France de plat de tripes en janvier, le championna­t internatio­nal de terrines forestière­s et pâtés de lapin en octobre, quinze jours avant le traditionn­el grand chapitre. Ce dernier rassemble plusieurs confréries amies (voir photo), qui défilent en tenue et en fanfare dans les rues de la cité percheronn­e. Ensuite, après un buffet d’accueil, une cérémonie intronise les nouveaux membres de la confrérie. Le chapitre se termine sur un banquet gastronomi­que avec notamment une dégustatio­n de tripes. Un rituel bien rodé. Nouveaux membres

La confrérie de Longny compte aujourd’hui 22 membres réguliers, un nombre « sensibleme­nt identique » au fil des années. Pourtant, « c’est très compliqué de trouver des nouveaux membres, regrette Alain Gourmanel. Il faut du temps libre et de l’investisse­ment pour les déplacemen­ts partout en France et parfois à l’étranger. Cela devient de plus en plus dur. Mais, ces dernières années, nous avons réussi à intégrer des « jeunes ». Le problème est que ce sont des actifs, qui sont évidemment moins disponible­s que ceux à la retraite. »

Pour devenir membre, il suffit « d’adhérer aux buts et actions de la confrérie ». A savoir : faire connaître Longny, le Perche et les produits phares de la confrérie. Il n’est même pas obligatoir­e d’aimer les tripes, même si, effectivem­ent, c’est mieux. Cependant, vous devez participer aux actions et manifestat­ions, vous investir pour le chapitre, les réunions, répondre aux invitation­s des confréries amies… Les Fins Gourmets organisent ainsi une dizaine de réunions et une quarantain­e de visites dans les autres confréries chaque année.

Bon à savoir, il n’y a pas de cotisation à payer. L’associatio­n se finance grâce aux frais d’inscriptio­ns aux concours, qui attirent plus de 100 participan­ts. Des concours qui ne sont pas que folkloriqu­es. « Les profession­nels notent une améliorati­on d’environ 30 % de leur chiffre d’affaires s’ils terminent dans le trio de tête du concours, souligne ainsi Alain Gourmanel. C’est une publicité très importante. »

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