300 à 400 kg de pommes de terre vendus chaque mois au « self-patates »
En mars 2017, Sébastien Cotreuil, agriculteur à Eperrais, s’est lancé dans une démarche inédite : récolter des fonds via un financement participatif afin d’ouvrir une selfpatates. Le principe ? Mettre à disposition des clients des filets de légumes avec prix affichés. Le consommateur se sert luimême et dépose l’argent dans une boîte. Pas de contrôle du vendeur. Pas de caméras. Mais un pari basé sur le respect. Plus chaleureux qu’un distributeur
« Faire confiance engendre l’honnêteté » , estimait le Percheron dont l’exploitation (La ferme du bourg) est située à proximité du Pin-laGarenne.
Grâce à la mobilisation d’une centaine de donneurs, le premier self-patates de France a pu ouvrir fin mai. Un local a été aménagé à l’entrée de la cour de la ferme (montant total de l’investissement : 3 000 €). Les produits (pommes de terre mais aussi ail, oignons et échalotes) sont présentés dans une vitrine réfrigérée.
« Cela coûtait moins cher que d’investir dans un distributeur automatique. C’est aussi plus chaleureux » , in- dique Sébastien Cotreuil.
Le self-patates fonctionne-til ? « Oui, le principe plaît et attire des clients quotidiennement » , se réjouit l’Ornais. En moyenne, 300 à 400 kg de pommes de terre sont écoulés chaque mois grâce au dispositif innovant.
« Mais je n’ai rien inventé. Je me suis inspiré de modèles de self-service existant déjà avec d’autres productions. J’avais notamment rencontré un apiculteur qui propose une ruche-magasin au bout de son chemin » , rappelle l’agriculteur.
Quid du contrat de confiance ? Certains ont- ils tenté de partir avec la caisse ? « Jamais. Les consommateurs sont respectueux et je n’ai pour l’instant pas eu affaire à des indélicats » . Le principe, jugé « très osé » par certains, est largement salué : « Les gens trouvent que c’est une bonne idée. Le concept a de suite été bien accueilli » .
Si chacun est invité à se ser- vir seul, le contact n’est pour autant pas rompu avec le producteur (dont plus de 60 % de l’activité est représentée par la vente directe) : « Dès que je peux, je vais à la rencontre des clients » , assure-t-il.
Face au succès de l’initiative, le self-patates deviendra, en plus, un self-légumes. Sébastien Cotreuil ambitionne de se lancer dans le maraîchage courant 2018 et proposera poireaux, betteraves, céleri et choux en self-service.