Les époux Le Guillan raccrochent, 22 ans après
Ce sont eux qui l’ont créée en 1995. Les époux Le Guillan ont quitté leur boulangerie d’Avezé (Sarthe), fin novembre, pour une retraite bien méritée. Et leur boutique est reprise.
Ils l’ont créée en 1995. Depuis plus de vingt-deux ans, Nelly et Christian Le Guillan étaient les boulangers d’Avezé (Sarthe). Ils ont pris leur retraite mais bonne nouvelle pour le bourg rural, leur commerce est repris.
« Nous avions créé cette boulangerie avec l’opération Mille villages. C’est la commune qui avait acheté les murs mais le commerce était fermé depuis quelque temps. Cela avait pris du temps pour monter le dossier, plus d’un an et demi mais le maire de l’époque, Jacky Duval, nous avait aidés tout comme François Fillon, ministre des télécommunications à ce moment-là, que j’avais été amené à rencontrer à plusieurs reprises ». Plus de 61 ans
Plus de vingt-deux ans après, à 61 ans passés, Christian Le Guillan, qui a toujours défendu les valeurs de l’artisanat, raccroche. Le 30 novembre 2017, il a fait sa dernière fournée. Son épouse et lui avaient mis leur fonds de commerce en vente en début d’année.
Tous deux ont passé leur vie personnelle mais aussi professionnelle ensemble. Ils se sont rencontrés à Paris.
Nelly se souvient : « J’étais vendeuse en pâtisserie. C’est là qu’on s’est connus. Il m’a rejoint là- bas. Mais toute notre famille était dans la Sarthe alors quand nous avons eu notre premier enfant, nous sommes revenus par ici ».
Après plusieurs expériences, Christian rejoint la boulangerie Archambault, à La Ferté- Bernard. « J’y suis resté septhuit ans, tout en pratiquant le vélo à haut niveau. C’est là que j’ai été amené à rencontrer François Fillon. Entretemps, on a acheté une maison à Avezé. C’est comme ça que tout a commencé. » Le Paris-Brest, leur spécialité
Une belle aventure. Nelly l’assure : « Nous avons beaucoup développé la partie chocolats. Notre spécialité, c’était notre Paris-Brest. Et il y a des Fertois mais aussi des Parisiens qui venaient jusque chez nous pour les acheter. Mais au départ, il a fallu se faire connaître parce que les habitudes avaient été prises avec la fermeture du commerce pendant plusieurs années ».
Et de se souvenir : « Quand on a fait notre première fournée, ce sont nos enfants qui sont allés toquer aux portes du village pour l’offrir aux habitants. Il fallait voir si cela plaisait, tester le four. Mais on n’allait pas gaspiller du pain. »
Aujourd’hui, ces moments restent des souvenirs. Désormais, Nelly continuera de fabriquer des décorations en pâte à sucre, qu’elle affectionne tant. Quant à Christian, il va se remettre en selle, tout doucement, et pourquoi ne pas intégrer un club ensuite. Mais d’abord, il faudra penser à se reposer. Le boulanger a tant pris l’habitude de ne dormir que quelques heures…