Hystérie : la femme souffre-t-elle encore de cette fausse image ?
Les clichés ont la dent dure. Longtemps, par le passé, l’image de l’hystérique était associée à la gent féminine. Aujourd’hui encore, dans le monde médical, cette idée préconçue demeure malgré des progrès.
Est-ce encore le cas ? Au XXIe siècle, la femme souffre-t-elle encore de l’image passéiste d’hystérique aux yeux du monde médical, comme le pense Eve Crépin (lire ci-dessus) ? Les travaux de Charcot et Freud
Comme au Moyen Âge, où les hystériques étaient parfois considérées comme possédées par le diable, donc « soignées » par le seul traitement connu : l’exorcisme.
Charcot, au XIXe siècle, a démontré que les femmes souffraient de paralysie ou de convulsions spectaculaires. Avec Freud, ils ont aussi démontré l’existence d’hystérie chez les hommes.
Selon ce dernier, d’ailleurs, c’est d’abord une personne névrosée qui souffre d’une insatisfaction chronique.
Ces crises de paralysie et les convulsions étaient, pour les femmes enfermées dans un carcan psychique et social, un moyen d’exprimer avec le corps ce qu’elles n’avaient pas la possibilité de verbaliser. Version masculine
Pourquoi la gent féminine a toujours dû lutter contre ce stéréotype ? Pourquoi cette pathologie est restée fortement associée à la féminité ? Il faut remonter à l’étymologie du terme hystérie qui signifie « utérus ».
Ce terme a été inventé dans l’Antiquité par le médecin grec Hippocrate afin de désigner une maladie affectant les femmes n’ayant pas eu d’enfant et dont on prétendait qu’elles abusaient des plaisirs charnels.
Une notion qui n’a plus sa place aujourd’hui car l’hystérie n’a pas de sexe. Il existe une version masculine pour laquelle les manifestations cliniques sont sensiblement les mêmes que celles des femmes. Mais les stéréotypes ont la dent dure.
Aujourd’hui, dès qu’une femme veut se faire entendre socialement, on la qualifie d’hystérique. À tort ou à raison. Le fait d’afficher clairement ses idées politiques ou d’expri- mer ce que d’autres pensent tout bas témoigne d’une liberté d’esprit qui n’a rien de pathologique.