Quand le théâtre s’invite au lycée…
Deux comédiens des Échappés Vifs sont venus présenter une « petite forme de théâtre » aux terminales L du lycée Jean-Monnet. Jeudi 1er février, ce sont les élèves qui iront au Carré du Perche. Ils assisteront à la pièce Quai Ouest.
Mortagne-au- Perche.
« Vous avez compris quoi ? » , interroge Félix Kysy. Le comédien professionnel, membre de la compagnie Les Échappés vifs, s’adresse à une trentaine d’élèves de terminale L, au lycée Jean-Monnet. Avec sa partenaire de scène, Louise Grinberg, il vient de proposer « une petite forme » de théâtre dédiée au dramaturge Bernard-Marie Koltès, en pleine salle de classe. Lien « particulier » avec les comédiens
Le public est conquis, et ose des propositions. « On parle de prostitution ? » , « Il s’agit d’un client ou d’un proxénète ? » , « On a plutôt l’impression que c’est l’homme qui a quelque chose à vendre : de l’alcool ou de la drogue » .
Dans la solitude des champs de coton fait effectivement référence à la drogue. « Mais elle n’est jamais nommée, elle est « cette chose ». Ce peut être aussi du sexe, du désir de l’amour » , explique Louise Grinberg. « C’est ce qui est beau avec ce texte. Chacun peut l’entendre à sa façon » .
Koltès, les lycéens connaissent. Ils ont étudié Quai Ouest, en cours. Ce mercredi 24 janvier, avec l’intervention des comédiens, ils ont aussi pu découvrir un extrait de la pièce qui sera jouée au Carré du Perche, jeudi 1er févier. « C’est rare qu’une compagnie vienne jouer au lycée. Cela crée un rapport particulier. Vous avez la chance de connaître un petit peu les acteurs » , glisse Aline Montfort, animatrice du Cemea (association d’éducation populaire), qui coordonne la saison culturelle Regards. En partenariat avec la Région Normandie et la Scène nationale 61, elle permet aux lycéens de différents établissements de participer à un parcours artistique. Atelier théâtre de deux heures
Au lycée Jean-Monnet, ce dernier s’est poursuivi avec un atelier théâtre de deux heures. « Les élèves, avant d’assis- ter à la représentation du 1er février, iront également voir la répétition générale » , complète Amandine Laïk, responsable communication pour la Scène nationale 61. L’idée : « Amener les lycéens vers le théâtre » .
Dans l’établissement mor- tagnais, au vu des multiples questions posées, l’appétence est là : « Qu’est-ce que ça fait d’interpréter un personnage ? De passer d’un rôle à l’autre ? » , « Aimezvous vos personnages ? » , « Comment mémoriser les textes ? », « Comment êtes- vous devenus comédiens ? » . À cette dernière question, les professionnels répondent qu’il « n’y a pas de recette miracle » , qu’on y arrive par « tous les parcours possibles et imaginables » . De quoi, peut- être, susciter quelques vocations au sein de la jeune assistance.