Le Haras de Brève en liquidation judiciaire
Le Haras de Brève se séparera de la totalité de ses chevaux de sport, les 2 et 3 février, une vente aux enchères qui fait suite à une liquidation judiciaire.
Le Gué- de-la- Chaîne.
C’est le cheptel entier du haras qui sera présenté à Semallé près d’Alençon le vendredi 2 février dès 10 h 30, et au Haras de Brève au Gué-de-la-Chaîne le samedi 3 à partir de 15 h, soit 16 chevaux de sport, et 33 poulinières et jeunes chevaux.
C’est une génétique exceptionnelle de chevaux de sport qui va se retrouver sous le feu des enchères, âgés de 3 à 9 ans, les chevaux de sport seront tous présentés à l’obstacle. Chacun d’eux dispose d’origines prestigieuses, dont Quidam de Revel, Galoubet A, Dollar du Mûrier, Idéal de la Loge ou Grand Veneur. Marie Hécart
Parmi les poulinières, on compte notamment deux soeurs de la célèbre Myself de Brève, qui évoluait en grand prix jusqu’en mars dernier sous la selle de la cavalière française Marie Hécart.
Un événement qui, une fois de plus, met en lumière les difficultés de la filière équine, en particulier pour les éleveurs, premiers maillons de la chaîne, et qui ne bénéficie d’aucune prime à l’éleveur. Même quand leurs produits tournent en grand prix, alors que pour les courses de plat les naisseurs touchent entre 10 et 20 % des gains. Difficultés
Déjà en 2014, Marie-Françoise Perol-Dumont sénatrice de la Haute- Vienne, attirait l’attention du ministre de l’Agriculture, sur les difficultés rencontrées par la profession d’éleveur de chevaux dans de nombreux départements.
« Les professionnels de la filière équine s’estiment notamment stigmatisés, de se voir privés du soutien du premier pilier de la politique agricole commune (PAC), déclarait-elle, et pénalisés par la hausse de la taxe sur la valeur ajoutée portée à 20 %. Ils dénoncent par ailleurs la décision gouvernementale de ne plus assurer le fonctionnement des stations de monte, mesure qui selon eux, entraîne une baisse importante des naissances, particulièrement depuis trois ans. »
La filière équine pèse plus de 50 000 emplois dans le pays, et représente un enjeu considérable dans le développement du tourisme vert dans certaines régions. Audit
En 2015, une commission présidée par Jean-Claude Lenoir a réalisé un audit sur la situation de la filière équine, il faisait alors observer « que le monde du cheval est en crise et que les centres équestres, notamment, pâtissent beaucoup de la TVA à 20 %. L’enjeu est important, car il s’agit là, de la préservation d’un secteur important pour le dynamisme de nos territoires. »
Orne terre d’élevage, mais les éleveurs de chevaux de sport disparaissent peu à peu du paysage ornais, alors que leurs chevaux ont les meilleures origines au monde !