C’est quoi la forêt de Bourse ?
Présentation par Marylène Galodé, de l’Office National des Forêts, responsable de ce massif domanial depuis le 1er juin.
Le Mêle-sur-Sarthe.
« Il m’a tellement bien parlé de son métier que j’ai eu envie de faire cela » , confie Marylène Galodé. Elle était alors en Troisième et sa classe s’était rendue en forêt de Saint-Sever, près de Vire, non loin de sa terre d’origine.
Car cette femme est Manchoise. C’est à la suite de la tempête de 1999 qu’elle a été recrutée par l’ONF : la voilà partie dans la Meuse. Plus tard, le concours d’entrée en poche, l’ONF la nomme à Luxeuil-lesBains où elle va s’occuper d’une forêt communale, avant de migrer à Troyes, dans un bureau puis sur le terrain, toujours au service de forêts communales.
Mais « je souhaitais me rapprocher de ma famille » . Un poste est vacant dans l’Orne, aux Ventes-de-Bourse : « la forêt m’a bien plu » . Un bois privé
La voilà aux commandes de cette petite forêt domaniale * de 1 217 ha. À cela s’ajoute, c’est une rareté, la gestion d’une forêt privée de 27 ha, au sud d’Essay.
Particularité de Bourse : elle est, à un poil près, quasiment uniquement peuplée de chênes, souvent jeunes. Il existe bien « des bribes de résineux, mais appelés à disparaître » .
Autres spécificités : le nombre de mares. L’ONF en crée même, entre les bois de la Boyère et de Montperroux. Et la surpopulation de chauves-souris sur Montperroux. Deux indicateurs de biodiversité. Des mares, des chauves-souris
Le boulot de Marylène Galodé ? « Appliquer l’aménagement 2014-2033 » . Autrement dit : le plan de gestion.
C’est aussi « surveiller les limites » . Un riverain peut annexer un fossé ou quelques arbres. Ou déplacer des bornes.
Le travail, c’est encore examiner la santé des arbres, programmer les travaux, le martelage (marquer les arbres à abattre ou conserver), rappeler aux exploitants les consignes. Exemple : « ne pas rouler sur une blaireautière » .
Plus généralement, Bourse doit marier production de bois et écologie. Car la troisième fonction de la forêt (le social) est réduite : la fréquentation est faible, « sauf au moment des champignons » . Ce ne sont pas les cavaliers de Montmirel ou les adeptes de l’aire de jeux de Marchemaisons qui vont tasser les sols. Et il n’y a pas de sites particuliers à voir, à part des trous d’obus ( « la forêt a été très bombardée » en 1944) et « des tumulus archéologiques » . Une martre
Côté gibier, « il y a du chevreuil, un peu de sangliers, de la bécasse, et du passage de cerfs (sous la Nationale 12) mais moins que naguère » .
On y chasse tous les samedis et quelques mardis.
Le monde animal, c’est aussi « la martre. Lors de ma première tournée, j’ai été accompagnée par une martre qui a émis un bruit : il ne fallait pas que je m’approche » . Plein de vie
À quoi ressemblera Bourse en 2050 ? « Il n’y aura pas grand changement » . Les chênes auront pris trente ans : « ce sera de belles futaies » . Au grand dam des pépiniéristes, la régénération se fait naturellement : « ça vient comme de la salade » .
Mais… la forêt, c’est quoi ? « Un habitat plein de vie. Même un arbre mort » .
* Elle fait partie du domaine privé de l’État. Ce n’est pas une forêt publique : c’est une forêt ouverte au public.